Les chefs d’États de la Cédéao étaient réunis à Accra au Ghana, vendredi 25 mars, pour un nouveau sommet extraordinaire à huis clos. Ils ont examiné la situation au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, trois pays théâtres de coups d’État militaires. Les sanctions sont maintenues l’encontre du Mali, tandis que le Burkina Faso et la Guinée se voient fixés des ultimatums.
Nos valeurs démocratiques doivent être préservées », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou. Le président de la Commission de la Cédéao s’est également exprimé au micro de Peter Sassou Dogbé, à l’issue du sommet extraordinaire vendredi :
Les chefs d’État ont en tête des préoccupations concernant les questions sécuritaires, la question des sanctions qui ont un impact sur l’économie et les personnes, et la façon d’aider le Mali à aller vers le retour à l’ordre constitutionnel.
Jean-Claude Kassi-Brou, président de la Commission de la Cédéao
Peter Dogbe
Les leaders ouest-africains ont décidé de maintenir la pression dans leur bras de fer avec les militaires. Car dans les trois cas, un point de blocage continue de cristalliser la tension, c’est la durée de la transition, alors que certains soupçonnent les putschistes de vouloir s’accrocher au pouvoir.
Le Mali toujours sous sanction, mais le dialogue continue
Les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis à Accra, ont décidé de maintenir les sanctions imposées au Mali. Ils demandent de nouveau une transition de 12 à 16 mois supplémentaires pour permettre une levée progressive des sanctions.
Il y a environ une semaine, le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, a quitté Bamako sans être parvenu à un accord avec les autorités maliennes sur un calendrier pour la tenue d’élections. Certes, les militaires avaient réduit leurs ambitions en passant d’une transition de 36 à 24 mois, mais c’était trop long, avait estimé la Communauté ouest africaine.
Face à l’intransigeance des putschistes, la Cédéao maintient les sanctions, notamment cette sorte d’embargo économique avec la fermeture des frontières ou encore la suspension des échanges autres que les produits médicaux, pétroliers, de première nécessité et l’électricité. Toutefois, le dialogue se poursuit, avec à nouveau l’envoi d’un médiateur à Bamako.
Ultimatum pour la Guinée et le Burkina Faso
Concernant la Guinée, l’organisation sous-régionale donne un délai d’un mois, soit jusqu’au 25 avril, pour que soit présenté un calendrier « acceptable » pour la transition. La Cédéao prévient que le pays fera face à des sanctions si ce délai n’est pas respecté. Pour Conakry, l’organisation pointe au passage du doigt les manquements de la junte : délai pour des élections non respecté, priorités non définies, pas de progrès dans le processus, situation politico-sécuritaire en train de se dégrader, etc.
Menace de sanctions, également, si l’ancien président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, n’est pas libéré de sa résidence surveillée d’ici jeudi prochain, le 31 mars. Les dirigeants de la Cédéao souhaitent également que soit réduite la durée de la transition. Celle-ci est fixée, pour le moment, à 36 mois.
Rfi