Les travailleurs de la société guinéenne de palmiers à huile d’hévéas dont les sièges ne se trouvent pas à Diécké sont sommés de rejoindre la localité, le plus rapidement possible.
C’est en tout cas la décision prise par le ministre de l’agriculture, en vue de trouver une issue à la crise qui secoue l’entreprise depuis quelques années.
Dans une interview accordée à nos confrères de FIM FM ce mardi 29 mars 2022, Mamoudou Nagnalen Barry a justifié cette mesure du gouvernement.
Le chef de département de l’élevage dénonce une mauvaise gestion de la société qui se traduit par un nombre pléthorique d’employés dont le résultat est moins probant.
« L’entreprise est mal gérée. C’est bien moi qui ait instruit le directeur général de ne pas renouveler les contrats à durée déterminée. Sur décision du conseil j’ai dit au directeur général de faire transférer le personnel à Diécké à part dix (10) personnes. Quand j’ai vu sur papier la Soguipah a environ 4700 employés, c’est incroyable. Nous avons envoyé rapidement une mission d’inspection sur le terrain qui a effectivement confirmé qu’il y a 4700 employés, mais l’entreprise n’a pas besoin de tous ces employés. 1700 auraient été embauchés seulement en 2021 pendant que la société était en pleine crise. », a-t-il dénoncé en premier lieu.
Le ministre de l’agriculture souligne plus loin que l’effectif de la Soguipah est plus supérieur à celui du ministère de l’agriculture représenté dans toutes les préfectures du pays. À propos du budget de fonctionnement de l’entreprise, Mamoudou Nagnalen Barry parle d’une dizaine de milliards consacrés uniquement au paiement des salaires mensuels.
« Quand on veut être très généreux, on a besoin de 2500 personnes au meilleur des cas 3000 personnes. Et aujourd’hui nous sommes en train de payer souvent 13 milliards certains mois rien qu’en salaire. Et chaque mois, on doit payer ces 13 milliards-là. Les planteurs qui font vivre cette usine peuvent attendre six (6) mois ils n’ont pas le paiement de leurs produits. À Kankan j’avais effectivement le même problème, les cotonculteurs ont attendu deux (2) ans. Ils ont produit le coton sec qui est stocké, on n’arrive pas à acheter leur coton. Ils ont même peur que le coton ne prenne feu et que ça brûle leurs cases, pendant ce temps on est en train de payer des salariés assis dans des bureaux climatisés à Kankan, à Diécké et à Conakry. », a-t-il déploré.
Le ministre a par ailleurs mis en garde les travailleurs qui refuseraient de se plier à la nouvelle mesure.
« Les travailleurs qui violent donc les clauses contractuelles s’exposent à des problèmes. », a-t-il prévenu dans l’émission Mirador.
Source mosaiqueguinee.com