Le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, a démissionné mardi de ses fonctions, une annonce qui a coïncidé avec celle du départ de son homologue à la Santé, Sajid Javid. Dans la foulée, trois membres du Parti conservateur au Parlement britannique ont aussi annoncé leur démission. Un coup dur pour le Premier ministre Boris Johnson de plus en plus fragilisé.

Coup de tonnerre outre-Manche. Deux ministres ont officiellement démissionné, mardi 5 juillet, du gouvernement de Boris Johnson à quelques minutes d’intervalle.

C’est d’abord le ministre britannique de la Santé, Sajid Javid, qui a fait cette annonce sur Twitter en expliquant ne plus avoir confiance dans le Premier ministre du pays. Dans sa lettre de démission, il affirme qu’il « est clair pour (lui) que la situation ne va pas changer sous votre direction – et vous avez donc perdu ma confiance ».

I have spoken to the Prime Minister to tender my resignation as Secretary of State for Health & Social Care.

It has been an enormous privilege to serve in this role, but I regret that I can no longer continue in good conscience. pic.twitter.com/d5RBFGPqXp

— Sajid Javid (@sajidjavid) July 5, 2022

Puis cela a été le tour du ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, d’annoncer qu’il démissionne de ses fonctions après une série de scandales ayant secoué ces derniers mois le gouvernement de Boris Johnson.

The public rightly expect government to be conducted properly, competently and seriously.

I recognise this may be my last ministerial job, but I believe these standards are worth fighting for and that is why I am resigning.

My letter to the Prime Minister below. pic.twitter.com/vZ1APB1ik1

— Rishi Sunak (@RishiSunak) July 5, 2022

« Le public attend légitimement que le gouvernement soit conduit de manière compétente et sérieuse », a affirmé le ministre des Finances sur Twitter. Dans cette lettre adressée au Premier ministre britannique, Rishi Sunak a fait état d' »approches fondamentalement trop différentes » avec ce dernier dans la préparation d’un discours commun sur l’économie prévu la semaine prochaine.

Nadhim Zahawi et Steve Barclay ont été respectivement nommés, mardi soir, ministre des Finances et ministre de la Santé pour remplacer les départs de Rishi Sunak et Sajid Javid.

Trois membres du Parti conservateur au Parlement britannique, Jonathan Gullis, Saqib Bhatti et Nicola Richards, ont aussi annoncé leur démission sur les réseaux sociaux pour protester contre le leadership du Premier ministre.

I will always remain loyal to my constituents and the Conservative Party. Tonight I’ve made the tough decision to resign as a PPS. pic.twitter.com/XrM8IrzreJ

— Nicola Richards MP (@Nicola4WBE) July 5, 2022

D’après la BBC, la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a assuré quant à elle qu’elle restait « à 100 % » derrière Boris Johnson. Le ministre de la Défense, Ben Wallace, continuerait aussi de soutenir le dirigeant conservateur, selon les médias locaux.

Le chef de file de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a fait savoir pour sa part qu’il soutiendrait la tenue d’élections anticipées.

Le scandale de trop avec la démission de Chris Pincher ?

Ces démissions sont intervenues alors que Boris Johnson venait de publiquement présenter ses excuses, reconnaissant avoir fait une « erreur » en nommant en février dans son gouvernement Chris Pincher, qui a démissionné la semaine dernière après avoir été accusé d’attouchements sur deux hommes.

Chris Pincher, un proche de Boris Johnson, avait la semaine dernière reconnu avoir « beaucoup trop bu » et s’être « couvert de honte, (lui) et d’autres personnes » dans un club privé. Il avait dû démissionner de son poste mais est resté député.

Il avait dû démissionner de son poste mais est resté député.

La réponse évolutive de Downing Street à cette nouvelle crise avait fait l’objet de nombreuses critiques. Downing Street avait d’abord annoncé que Boris Johnson n’était pas au courant d’allégations plus anciennes visant Chris Pincher, quand il l’avait nommé à son poste en février dernier.

Mais d’autres révélations ont montré qu’il était au courant dès 2019, quand il était ministre des Affaires étrangères, et mardi, Boris Johnson a finalement déclaré que la nomination de Chris Pincher « était une erreur » et a présenté des excuses.

Ce nouveau scandale a apparemment été le scandale de trop pour les deux ministres, alors que le mois dernier, Boris Johnson avait survécu de peu à un vote de défiance des députés conservateurs dont plus de 40 % avaient voté contre lui.

Avec Reuters et AFP