Longtemps éloigné des médias, l’ancien ministre Khalifa Gassama Diaby a fait un retour remarqué ce jeudi 25 aout sur les antennes de nos confrères de FIM FM. Dans l’émission Mirador, il dit ses quatre vérités à la junte militaire dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya.
‘’Le processus de désenchantement, je ne le souhaite pas. Parce que je souhaite la réussite de cette transition. le premier objectif de la réussite de cette transition incombe au CNRD. Il n’incombe pas aux guinéens. Le CNRD a la responsabilité de poser des actes, de faire en sorte que cette transition réussisse pour leur honneur et pour le bien de notre peuple’’, analyse l’ancien patron du département en charge de la citoyenneté et de l’unité nationale.
Il affirme qu’il ne sait pas pour l’heure ‘’si on est arrivés au désenchantement absolu et total. Mais je crois que la dynamique du désenchantement, il suffit d’observer la situation du pays, la crise dans laquelle nous nous trouvons. Et cette crise n’arrange pas le pays, elle n’arrange pas le CNRD. Il faut en sorte que les uns et les autres reviennent à la raison’’.
Gassama Diaby rappelle à la junte militaire que ‘’la seule légitimité d’un coup d’Etat, c’est sa capacité à travers un processus de consolidation des institutions, de transférer le pouvoir aux civils. Donc sa légitimité se jugera à la fin. Je prie Dieu que le CNRD réussisse cela. C’est à la fin que nous ferons, mais les signaux
qui sont là ne sont pas rassurants’’.
‘’Je le dis avec beaucoup de peine et de tristesse, je constate que le premier échec de cette transition, c’est que certains ont réussi à s’accaparer du colonel Mamadi Doumbouya. On a réussi à faire de lui un acteur partisan. Je veux dire qu’on a réussi à faire du CNRD un parti politique. En Guinée, vous entendez les gens dire ‘l’esprit CNRD, on est pro ou anti-CNRD’. Personne n’est anti-CNRD’’, martèle-t-il d’un ton ferme.
Il invite ‘’les acteurs du coup du 5 septembre à faire attention pour ne pas tomber dans ce piège qui ferait d’eux partie prenante aux conflits politiques et sociaux de notre pays. Il faut qu’ils se mettent au-dessus de la mêlée et qu’ils pensent à l’intérêt supérieur de notre pays, pas contre les uns et les autres. Mais il y a un piège. Et ce piège, l’Afrique l’a déjà connu (…)’’.
L’ex-ministre Diaby assure que ‘’nous pouvons normaliser la vie politique, mais on ne peut pas construire la démocratie sans les partis politique. Cette tentation de la haine contre les partis politiques n’est pas sérieuse. Elle nous mène vers le chemin du totalitarisme’’.
Source visionguinee.info