En modifiant les horaires de travail mercredi à travers un décret, le chef de l’Etat a-t-il pensé à l’applicabilité de cette décision ? C’est une question qui mérite d’être posée à Conakry où circuler relève d’un parcours de combattant.
S’il affirme que le président de la transition a le droit de prendre cette décision, Alhassane Makanera émet des doutes sur l’application de cette mesure au sein de l’administration.
‘’C’est tout à fait normal. Parce que le secteur privé est régi par le code du travail et le public par le statut général des fonctionnaires. Donc le président peut bel et bien prendre ce décret. Et si nous lisions très bien le décret, nous observons que les 8 heures réglementaires reconnues sur le plan international sont consacrées. Et la répartition de ces heures de travail est conforme à la réalité de la plupart des Etats’’, indique le juriste au micro de Evasion TV.
Toutefois, souligne cet universitaire, ‘’au niveau de l’application, c’est le contrôle. Comment un ministériel ou le ministre chargé de gérer le personnel peut effectivement contrôler l’heure d’arrivée de chaque fonctionnaire ?’’. Parce que, souligne-t-il ‘’quand on dit 8h, il faudrait qu’il y ait la possibilité de pointer les gens, savoir qui est venu à 8h et qui n’est pas venu à cette heure. Quand on dit 18h, il faudrait également pointer le départ. Notre administration ne dispose pas encore de l’outil de pointage à l’arrivée et au départ’’.
Dr Makanera estime qu’il ‘’ faudrait qu’on assure le déplacement des travailleurs dans de bonnes conditions. Mais comme nous sommes devant un décret qui va s’appliquer, nous allons tout de suite savoir quelles sont les mesures prises pour le respect et l’application effectifs dudit décret’’.