Au tribunal de première instance de Mafanco, les débats au fonds ont démarré ce lundi 11 mars 2019, dans le procès Kiridi Bangoura, ministre secrétaire général à la présidence contre le journaliste Almamy Kalla Conté pour diffamation par voie de presse.
A la barre le journaliste a nié le délit de diffamation par voie de presse qu’on lui reproche. Dans ses explications, il a dit : « Madame la présidente, j’ai assisté à la conférence de presse de la ministre de l’agriculture le lundi 28 janvier 2019 à l’hôtel Kaloum. Une cinquantaine de journalistes ont pris part à cette conférence. Des journalistes ont posés la question à la ministre de l’agriculture relative au détournement de 11 milliards de nos francs pour la rénovation du ministère de l’agriculture. Les échanges entre la ministre et les journalistes sur ce sujet, c’est ce que j’ai rapporté dans mon compte-rendu de conférence de presse. Je dis bien c’est un compte-rendu et non une enquête », précise le journaliste.
A mon fort et étonnement, soutien t-il, « le mardi 29 janvier 2019, le conseillé en communication du ministre Kiridi en la personne de Cheick Ahmed Diallo m’a appelé pour dire : « Kalla nous sommes amis et je ne pensais pas si tu allais faire ce compte-rendu comme les autres journalistes. Je ne suis pas d’accord de ce compte-rendu et je vais faire un droit de réponse à ton article. Dans notre conversation avant la production de son droit de réponse, il a dit qu’une inspection d’Etat a vérifié ce contrat et qu’il y a un rapport qui blanchi son patron qui n’est autre que Kiridi Bangoura. Je lui ai dit envoie ton droit de réponse et la copie de ce rapport pour diffusion afin que l’opinion nationale soit édifiée davantage ».
Et d’ajouter : « J’ai publié ce droit de réponse et quelques minutes après, il m’a dit qu’il ne produira pas le rapport de l’inspection et dira aussi à son ministre de me poursuivre. Notre conversation téléphonique du mardi 29 janvier en fait foi. Pour la manifestation de la vérité, le tribunal peut faire recours à l’expertise de la société téléphonique ».
Répondant à la question du tribunal, les avocats et le parquet sur la nature du texte, le journaliste à dit : « c’est un compte rendu de conférence. Ce n’est ni une enquête, ni interview et non un dossier. C’est lors de conférence que la question a été posée par des journalistes au ministre de l’agriculture. Je n’ai jamais confirmé que le ministre a détourné. C’est bel et bien écris : Agriculture : quand un détournement de 11 milliards colle à la peau de Kiridi Bangoura ».
A suite de ces réponses, les avocats de la défense ont sollicité la comparution de Cheick Ahamed Tidiane Diallo, conseillé en communication du ministre Kiridi Bangoura.
Les avocats de Kiridi se sont opposés à cette demande estimant que ça n’a pas d’importance.
C’est sur ces mots que le tribunal a renvoyé l’affaire au lundi 18 mars 2019 pour se prononcé sur la comparution ou non du collaborateur de Kiridi Bangoura.
Daouda Yansané depuis le TPI de Mafanco