Vive émotion en Argentine, où la vice-présidente Cristina Kirchner a été attaquée par un homme armé qui l’a visée à bout portant, jeudi 1er septembre au soir. Ceci, dans un climat de tension, après qu’une peine de prison a été demandée contre l’ancienne présidente dans un procès où elle est accusée de corruption.

Les images tournent en boucle sur toutes les chaînes, raconte notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet. On y voit un homme armé se mêler aux partisans de Cristina Kircher et la viser à la tête à quelques centimètres de son visage. On sait maintenant qu’il a appuyé sur la gâchette, mais que le tir n’est pas parti. L’individu, rapidement maîtrisé, est un Brésilien de 35 ans qui avait déjà été interpellé pour port d’arme non autorisé.
Le président Alberto Fernández, considérant qu’il s’agissait de la plus grave menace contre les institutions depuis le retour de la démocratie en 1983, a décrété un jour férié national ce vendredi.
« Quand la haine et la violence l’emportent sur le débat, les sociétés sont détruites et des situations comme celle-ci surviennent : tentative d’assassinat », a écrit sur Twitter le ministre de l’Économie, Sergio Massa.

La tension autour de Cristina Kirchner a commencé il y a dix jours, après la demande d’une peine de douze ans de prison par le procureur dans un procès où elle est accusée de corruption. Le procès suit son cours, et on est loin d’une condamnation. Mais l’ancienne présidente et actuelle vice-présidente a aussitôt dénoncé une persécution destinée à l’écarter de la vie politique. Les kirchnéristes et d’autres courants de la coalition péroniste au pouvoir ont appuyé cette victimisation.
Et c’est ainsi que la très chic rue où elle habite est devenue le théâtre d’affrontements, d’abord verbaux, entre habitants du quartier et militants K, puis physiques entre ces derniers et la police, avant qu’une garde kirchnériste ne s’y installe en permanence. Des organisations appellent à une manifestation ce vendredi place de Mai. Nul doute qu’il y aura du monde.