Après avoir fixé la caution à un million de francs guinéens avant tout débat au fond, le tribunal de première instance de Mafanco a renvoyé le procès ministre Naby Youssouf Kiridi Bangoura contre le journaliste Almamy Kalla Conté au 11 mars 2019.

Quelques minutes après cette décision, les avocats de notre confrère ont accepté de répondre aux questions de la presse.

« Effectivement le procès qui oppose Monsieur Naby Youssouf Kiridi Bangoura à notre client monsieur Almamy Kalla Conté, journaliste de son état a été appelé devant le tribunal de première instance de Mafanco ce 25 février 2019. Etant en matière de citation directe, les débats ont tourné autour de la fixation de la caution exigée par la loi. Le parquet a proposé cinq millions de francs guinéens. Nous de la défense en raison de la nature de l’affaire avions proposé 100 millions de francs guinéens et la partie civile a proposé un million. A la suite des débats, le tribunal a fixé la caution à un million de francs guinéens que le plaignant Naby Youssouf Kiridi Bangoura devra consigner au greffe avant l’ouverture du procès prévue pour le 11 mars prochain.

Mais ce qu’il faut retenir dans cette affaire, c’est qu’on fait un faut procès à notre client. Journaliste de son état et propriétaire du site d’information ‘’guineelive.com’’ est un journaliste professionnel. Il est d’une expérience sans commune mesure, d’un calme olympien et d’une attention très particulière.

Je l’ai connu pas aujourd’hui, depuis dans d’autres procès. Mais de par ses reportages, j’ai compris que c’est un journaliste qui fait bien son travail comme les autres qui font aussi bien. C’est quelqu’un qui respect la déontologie et qui est inoffensif », a expliqué l’avocat.

Revenant sur la genèse de ce procès, l’avocat a dit : « le 29 janvier 2018, une conférence de presse avait été organisée par la ministre de l’agriculture. Au cours de cette conférence, des questions sont venues de tous les cotés et celle relativement à la problématique des 11 milliards. Notre client n’avait posé aucune question par rapport à ce montant. Mais la sortie comme tous les autres organes de presse présents, il a fait un compte-rendu dans lequel il a repassé exactement ce qui a été dit à la conférence. Il s’est appuyé sur ce qu’il a  appris et entendu pour son compte-rendu. C’est ce compte rendu qui fait mal et c’est à cause de ce compte-rendu qu’il est attrait aujourd’hui en justice. En réalité, il n’ya pas de diffamation dans cette affaire, car il n’est pas l’auteur des propos retracés et n’a fait que rapporter ce qu’il a vu et entendu au cours du point de presse. S’il devait y avoir diffamation, tous les journalistes présents à cette conférence devaient être devant ce tribunal. Mais lui son cas particulier est que nous ne dénonçons personne pour le moment, mais il y a quelqu’un de très proche du ministre qui lui veut la bête noir. Sinon en réalité il n’y a aucune infraction. Donc, il sera défendu et nous allons insister, persister et mettre toute notre énergie dans ce dossier pour que le droit soit dit ».

S’appuyant sur l’intervention de son confrère, Me Thierno Souleymane Barry de la défense a dit : « c’est un procès d’intention. Vous le savez bien qu’en matière de journalisme rendre compte c’est rendre fidèlement compte. Votre confrère n’a fait que rendre compte et il est poursuivi ici. Nous savons également l’assaut contre la presse et contre la démocratie en Guinée. Donc Me Bea, les autres et moi-même allons défendre bec et oncles votre confrère contre ce procès d’intention. Nous avons pas l’intention de baisser les bras ».

Daouda Yansané