En Côte d’Ivoire, les pro-Gbagbo continuent de rentrer. Ils sont déjà des centaines à l’avoir fait. Aujourd’hui, 54 militants pro-Gbagbo ont pris le chemin d’Abdijan. Dans les fraîchement retournés se trouvent des proches de l’ancien président, dont des ex-ministres de Laurent Gbagbo qui étaient en exil au Ghana. Et malgré beaucoup de retard, des sympathisants du FPI les attendaient avec ferveur.

Devant les bureaux du Service d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides d’Abidjan, quelques dizaines de militants et sympathisants du parti de Laurent Gbagbo, le FPI, ont préparé le comité d’accueil pour leurs 54 compagnons, exilés au Ghana depuis huit ans.

Des scènes de liesse, des larmes et beaucoup d’émotion, au fur et à mesure que les personnes descendaient des véhicules, certaines avec les mains levées au ciel, et brandissant le V de la victoire.

Dans le lot, on compte six ex-ministres et hautes personnalités du régime Gbagbo, dont le ministre de l’Intérieur Emile Guirieoulou, ou encore celui de l’Environnement Koffi Koffi Lazare. « Nous revenons avec toute notre dignité, confie-t-il. Nous sommes vraiment heureux et c’est avec beaucoup d’émotion que nous retrouvons les frères et les soeurs de notre pays. »

Et tous le répètent, s’ils ont choisi de revenir au pays aujourd’hui, c’est suite à l’acquittement de leur champion et de Charles Blé Goudé, prononcé il y a deux semaines à la CPI en première instance.

Un appel à la réconciliation

Les premiers mots de ces revenants sont un appel à la réconciliation entre les Ivoiriens, devenue possible, jugent-ils, depuis le jugement de la CPI et la loi d’amnistie du président Alassane Ouattara, accordée en août dernier.

« Les autorités ivoiriennes ont demandé plusieurs fois notre retour. On avait émis un certain nombre de conditions parmi lesquelles la prise d’une loi d’amnistie. Cela a été fait et nous pensons qu’il était bon que nous revenions », explique Koffi Koffi Lazare.

D’après le Haut-Commissariat aux réfugiés, 23 000 Ivoiriens sont encore en exil au Ghana voisin, mais aussi au Liberia, au Togo, en Guinée et au Mali. Le représentant du HCR en Côte d’Ivoire Mohamed Askia Touré se montre confiant : « Nous espérons que cette symbolique-là va être un déclic du fait que ces dignitaires sont rentrés, et rentrés en toute sécurité et dignité. »

Le HCR espère en rapatrier la moitié d’ici la mi-2020, et rappelle que 270 000 d’entre eux sont déjà de retour en Côte d’Ivoire.