Les avocats de l’ancien ministre d’Etat en charge de l’environnement ont mis à exécution leur menace de suspendre leur participation au procès qui les oppose à l’agent judiciaire de l’Etat. Ils ont quitté la salle d’audience de la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) après le rejet à nouveau de la demande de mise en liberté de Oyé Guilavogui.
L’ancien patron du ministère des postes et télécommunications et de l’économie numérique est poursuivi pour détournementde deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, une affaire portant sur la relance de la société de téléphonie mobile SOTELGUI, financée par la banque China Exim Bank à hauteur de 50 millions de dollars américains.
« La cour rejette la demande de mise en liberté et ordonne la continuation des débats », a déclaré le juge audiencier ce mercredi 14 juin 2023.
Dès après cette décision du juge Alhassane Mabinty Camara, la défense a annoncé la suspension de sa participation dans ce dossier car selon eux les témoins qui sont passés suffisent pour aller désormais à la phase des réquisitions et plaidoiries.
« ça fait 13 mois que Oyé Guilavogui est en prison sans preuve. Pour le moment, ils n’ont qu’à le juger sans avocats et après on tirera toutes les conséquences. Nous exigeons l’ouverture de la phase des réquisitions et plaidoiries mais le juge continue de faire défiler les anciens travailleurs de la Sotelgui », s’est plaint Me Aboubacar Doumbouya un des avocats de l’ancien ministre.
A la barre, Oyé Guilavogui est venu enfoncer le clou en martelant qu’il doute de l’impartialité de la CRIEF et qu’il se remet à la volonté divine.
« J’avoue<span;>que depuis un certain temps je doute de l’impartialité de cette Cour. C’est pour cette raison, j’attends votre verdict mais, je m’en remet au jugement divine. Je n’ai pas d’avocats en ma possession faite ce que vous voulez. Je suis dans l’incapacité de me trouver un avocat. Sauf qu’on me l’oblige », a-t-il lancé à la barre.
Pour les avocats de l’Etat guinéen, le retrait des avocats de l’accusé est incompréhensible.
« Nous<span;>ne comprenons pas le motif du retrait des avocats de Oyé. Quand tu n’as rien à dire, ce sont les stratégies qu’on utilise pour empêcher l’évolution d’un procès », estime l’avocat qui défend les intérêts de l’agent judiciaire de l’Etat.
En attendant la suite du jugement, l’ancien ministre de l’environnement retourne en prison; l’affaire a quant-a elle été renvoyée à deux semaines.
Source mosaiqueguinee.com