C’est l’un des grands défis que doit affronter maintenant la ville de Beira, dans le centre du Mozambique, durement touchée par le cyclone Idai : gérer les milliers de tonnes de déchets que le cyclone a laissés sur son passage. Des arbres, des toits de taule, des tonnes de plastiques emportés par le vent et les eaux. La ville a mis en place trois sites destinés à recevoir tous ces détritus. L’un d’eux est Cerâmica où se sont rendus nos envoyés spéciaux.
A une vingtaine de kilomètres de Beira, la localité de Cerâmica. Certaines maisons sont désormais entourées de détritus. Antonio Joao Docindo, un volontaire, essaie d’orchestrer le ballet de camions qui vont et viennent toute la journée : « Nous sommes ici pour recevoir les détritus ramassés dans la ville. Les camions arrivent ici, nous les déchargeons puis ils repartent et tout recommence. Dans quelques temps, quand les arbres auront séché, nous pourrons alors les brûler. »
Au milieu des montagnes de déchets, Jorge, le dos courbé, ramasse des détritus qu’il met dans un sac de toile. « Il y a du fer, des canettes en aluminium, du bronze et du plastique, dit-il. Je les vends ensuite dans le quartier de Munhava. Un kilo de canettes rapporte 25 méticais, un kilo de câbles, 100 méticais. Avec le cyclone les prix ont baissé. Les usines achètent peu, parce qu’elles n’ont plus d’électricité. »
Avant le cyclone, Cerâmica était un simple village. On venait y prendre du sable pour fabriquer du ciment. Aujourd’hui, la localité s’est transformée en vaste décharge. Les déchets arrivent jusqu’aux pieds de la maison d’Abubacar Hassane. « On est ici, au milieu des mouches. Regardez notre marchandise recouverte de mouches. On se sent lésés. On ne trouve pas ça normal de laisser tous ces détritus ici et comme ça. Avant le cyclone, il n’y avait que nos déchets que l’on gérait comme il fallait. » Plus de vingt camions de détritus viennent chaque jour à Cerâmica.
On est ici, au milieu des mouches. Regardez notre marchandise… recouverte de mouches. On se sent lésés. On ne trouve pas ça normal de laisser tous ces détritus ici et comme ça. Avant le cyclone, il n’y avait que nos déchets que l’on gérait comme il fallait…
Source RFI