Dans le bassin du Congo, la déforestation menace les peuples autochtones, des centaines de milliers de personnes vivant des ressources offertes par la nature. À l’occasion de la Journée internationale qui leur est consacrée chaque année le 9 août, France 24 fait le point sur les dangers qui pèsent sur ces populations minoritaires.

Le chef des pygmées de Muyange, près du Parc national de Kahuzi-Biega, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, entouré d’autres habitants, le 16 juin 2023. © Crispin Kyalangalilwa, Reuters

Ils sont les tout premiers gardiens de la forêt. Les peuples autochtones du bassin du Congo, connus sous le nom de Pygmées, vivent au milieu des arbres depuis des siècles. Ils seraient aujourd’hui quelques centaines de milliers à habiter la forêt et à dépendre des ressources de la nature. Mais avec l’accélération de la déforestation, leurs droits sont bafoués. Chaque année, le 9 août, l’ONU consacre une Journée internationale à ces peuples autochtones, minoritaires et menacés dans le monde entier.

Considéré comme le deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie – sinon le premier selon une récente étude dont les résultats préliminaires doivent encore être confirmés –, le bassin du Congo abrite 200 millions d’hectares de forêt, répartis à travers six pays. Quelque 60 % de sa superficie se trouvent en République démocratique du Congo. Les 40 % restants sont partagés entre le Congo-Brazzaville, le Gabon, le Cameroun, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale.

Historiquement, cette région a connu un faible taux de déforestation. Mais durant les deux dernières décennies, la meilleure accessibilité des forêts a changé la donne. « Les pays du bassin du Congo ont bénéficié d’importants investissements en matière de développement, notamment la construction de routes », explique Marine Gauthier, experte en droits des peuples autochtones et gouvernance forestière. « Ces routes ont permis d’améliorer l’accès aux villages des peuples autochtones, mais elles ont également facilité l’accès à la forêt pour les personnes qui souhaitent y pratiquer l’agriculture, couper des arbres ou mener d’autres activités. »