En séjour à Conakry, Dr Oumar Diallo, consultant international en gestion et appui à la recherche, spécialiste en gouvernance et politiques publiques a animé un point de presse ce samedi, 14 mars 2020 , en banlieue de Conakry (Guinée), sur les thématiques suivants : la diversité, est-ce qu’une opportunité pour la Guinée ou encore un danger, le retour du capitaine Dadis Camara au pays, pour son jugement devant les citoyens et l’ethno stratégie adopté par nos politiques, surtout lors des campagnes pour le pouvoir.

Au cours de ce point de presse, le conférencier Dr Oumar Diallo a commencé par expliquer aux journalistes qu’en Guinée, il y a quatre régions naturelles, composées de peulhs, de malinkés, de soussous et de forestiers.  Ce qui est important, dit-il, on dit souvent en diversité que, la diversité n’est pas une efficacité mais, c’est une opportunité pour le développement durable.

« Et, normalement, c’est ce qui doit être illégale d’être utilisé comme une source de diviser pour régner. Si vous voyez que chaque année, les américains font  des loteries, c’est pour avoir le savoir des autres cultures. En Guinée, c’est cette diversité qui est devenu, une opportunité pour diviser les guinéens. Car, la diversité devait nous aidé à avancer, au lieu que cela soit une source de division entre nous. Dans les familles, il n’y a pas d’ethnocentristes. Parce que, c’est très rare de voir une famille guinéenne dont cette famille est uniquement composée de ses membres de sa famille. Partout dans les familles, il y a des soussous, des peuhls, des malinkés et des forestiers. Donc, réellement, il n’y a pas d’ethnocentrisme des citoyens en Guinée. Ce qui est marrant, c’est de voir des leaders, que ce soit de la  mouvance ou de l’opposition, d’utiliser l’ethnie comme étant un point d’appui pour eux, pour faire ce qu’ils veulent. Il faut que, les guinéens prennent conscience… En Guinée, chacun se bat pour son intérêt », explique Dr Oumar Diallo, aux journalistes.

Avant de parler tant victimes qu’a connu la Guinée, pendant le premier régime de Sékou Touré, le 05 juillet avec le Général Lansana Conté, le 28 septembre 2009 avec Dadis Camara et les exactions  lors des manifestations politiques pendant le pouvoir d’Alpha Condé.  « Ce qui s’est passé en Guinée, n’est pas plus que,  ce qui s’est passé au Rwanda, En Afrique du Sud, et ce n’est pas pire que la guerre civile aux Etats Unis. Mais, ceci se sont pardonnés. Pour réconcilier les rwandais, le Président a ramassé des os, qu’il a envoyé dans une place où les gens viennent pour prier, ce pardonner et regarder  vers l’avenir. Le leader ne doit pas dire ce que son peuple veut mais, ce que le peuple doit entendre. Ici, c’est le contraire. Les leaders disent ce que leurs adhérents veulent entendre, pour qu’il y ait plus de popularité, même si c’est mauvais. En Afrique, les partis politiques sont des pépinières de futurs dictateurs. Au niveau des partis politiques, il n’y a pas d’alternance. C’est en Afrique de Guinée qu’on voit,  qu’un président d’un parti reste jusqu’à ce qu’il meurt ou jusqu’à ce qu’il soit élu. Donc, s’il vient au pouvoir, il ne connaitra pas l’alternance. Le problème de la Guinée, c’est la mouvance et de l’opposition», rappelle Dr Diallo, tout en précisant qu’ici, c’est les leaders qui encouragent  qu’il y ait de problème en Afrique.

S’agissant éventuel  retour de Dadis Camara en Guinée, actuellement en exil forcé au Burkina Faso, depuis le massacre du 28 septembre 2009, où plus de 150 personnes ont été tuées par les militaires par les balles réelles, violés des femmes en pleine journée, selon Dr Oumar Diallo, c’est l’injustice de laisser Dadis Camara au dehors.

«… Bien sûr, Dadis doit revenir en Guinée. Est-ce que, c’est vrai  que, c’est lui qui l’auteur? Les citoyens guinéens ne le savent pas. Pourquoi, il ne vient pas ? Les autres savent pourquoi, il ne vient pas? Etant guinéen, c’est l’injustice de le laisser au dehors. Comme qu’il a commis des erreurs. On l’accuse d’avoir tué  plus de 150 personnes. Il doit renter en Guinée et pour qu’il soit jugé en Guinée ? Vous voyez Sarkozi par exemple,  qui a détruit la Lybie, il est dans les mains de la justice française mais, il ne sera jamais transféré à la CPI ; ils ne vont jamais accepter. Et pourquoi nous, chaque fois, il faut prendre Dadis pour l’envoyer à la CPI et, s’il va à la CPI, c’est l’Etat guinéen qui financera son jugement. Ce n’est pas normal », à en croire Dr Oumar Diallo, consultant international en gestion et appui à la recherche, spécialiste en gouvernance et politiques publiques.

Avec Younoussa Bangoura, pour flammeguinee.com

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