Il fut l’un des plus grands footballeurs à porter le maillot de l’AS Saint-Étienne (ASSE) dans les années 1950 et 1960. Rachid Mekhloufi, ancien attaquant également de la sélection française puis de celle d’Algérie, est décédé à l’âge de 88 ans, indique l’ASSE ce 8 novembre 2024. Il fut un symbole de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.
Outre l’Association Sportive de Saint-Etienne, la présidence algérienne a elle aussi fait part de son émotion en annonçant la mort de Rachid Mekhloufi. Le président Abdelmadjid Tebboune « a appris avec une grande tristesse la nouvelle du décès du légendaire footballeur algérien Rachid Makhloufi, joueur du FLN, entraîneur de l’équipe nationale et ancien président de la Fédération algérienne de football », a-t-elle indiqué, sans donner de précisions sur le lieu de son décès.
Rachid Mekhloufi n’avait que 18 ans quand les recruteurs de l’ASSE l’ont repéré et sont venus le convaincre à Sétif de quitter sa terre natale, en 1954. Il a rejoint les Verts, alors que débutait la guerre d’Algérie, et est vite devenu l’un des joueurs majeurs du championnat de France de football.
Sous le maillot stéphanois, l’attaquant inscrit beaucoup de buts et accumule les titres. Il connaît également ses premières sélections en équipe de France à partir de 1956. La voie de Rachid Mekhloufi, buteur et magicien sur le terrain, était toute tracée : une carrière dorée l’attendait.
Mais au printemps 1958, le Vert quitte soudainement la France, en compagnie d’autres joueurs venant d’autres clubs, pour rejoindre l’équipe mise sur pied par le Front de libération nationale (FLN) algérien. Cette équipe du FLN a alors sillonné le monde pendant quatre ans en disputant des matchs de gala, en Asie et en Europe de l’Est. Un moyen pacifique de promouvoir la cause de l’indépendance de l’Algérie, alors que la guerre faisait rage.
« Il était un ardent défenseur d’un pays et d’une cause qui lui étaient chers et pour lesquels il n’hésita pas, un soir d’avril 1958 à fuir, caché dans une Aronde via la Suisse, afin de rejoindre la Tunisie. Privilégiant un idéal à sa carrière qui l’aurait sans doute vu fouler les pelouses suédoises de la Coupe du monde 1958 », rappelle l’ASSE.
En 1962, l’Algérie obtient son indépendance, l’équipe du FLN se dissout et Rachid Mekhloufi, héros de tout un peuple<span;> et devenu international algérien, finit par revenir à Saint-Étienne. Il marquera les deux buts de la finale de Coupe de France remportée 1968 par les Verts, face aux Girondins de Bordeaux. L’alors président français Charles de Gaulle lui remettra le trophée en lui disant : « La France, c’est vous ! »
RFI