Au lendemain du 05 septembre 2021, le peuple de Guinée ne pensait pas s’il  allait encore tomber dans le joug des atrocités, de la gabegie,  de la corruption, dans l’ethnocentrisme, dans l’insécurité,  tellement que les nouvelles autorités, à sa tête le groupement des forces spéciales,  dirigé par le Colonel Mamadi, Président du CNRD, actuel président de la transition,  avait suscité de l’espoir chez les guinéens. Des anciennes pratiques, dans lesquelles des régimes précédents passaient pour faire leur salle besogne, tués des gens sur l’axe, refaits surface encore en République de Guinée.

De nos jours, elles sont nombreuses parmi des familles, qui pleurent encore leurs enfants,  tombés à l’ére du CNRD.

En tout cas, les membres de l’alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), étaient devant la presse ce mercredi 29 novembre 2023, pour faire le point sur la situation sociopolitique et économique du pays. Au cours de cette rencontre, tenue à la maison commune des journalistes, sise à la Minière, l’ANAD a rendu public une déclaration, dans laquelle, elle a dénoncé les dérives autoritaires de la gouvernance du CNRD.

Dans cette déclaration, ces acteurs politiques ont dénoncé comme dans le passé, la gestion unilatérale de la transition, L’hyper présidentialisation du régime, la volonté dissimulée du CNRD de rester au pouvoir, l’instrumentalisation à outrance de la Justice par l’Exécutif, les multiples atteintes portées à la liberté de la presse, ainsi que d’autres. <span;>Merci de lire ci-dessous ladite déclaration…

Voici l’intégralité de cette déclaration. Lisez !

transition des forces vives les plus représentatives de la nation:

La mise en place du gouvernement de la transition sans concertation politique préalable:

La désignation autoritaire des membres du CNT en imposant à la présidence de l’Institution une personnalité controversée dans le pays et la sous-représentation des partis politiques en son sein.

La volonté dissimulée du CNRD de rester au pouvoir aussi longtemps que possible illustrée notamment par l’imposition d’un chronogramme irréaliste et onéreux (600 millions de dollars US) incluant le RGPH et le RAVEC, deux opérations longues et coûteuses, comme moyen de génération du fichier alors qu’une révision classique aurait suffit:

Le transfert au MATD de la responsabilité d’organiser les élections, en lieu et place d’un Organe de Gestion des Élections (OGE) indépendant et consensuel, en violation de la Charte de la transition et des engagements internationaux de la Guinée notamment la charte africaine sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance ainsi que le protocole additionnel de la CEDEAO:

• L’instrumentalisation à outrance de la Justice par l’Exécutif à des fins politiques et sa <<…théâtralisation, désacralisation, banalisation, infantilisation» pour citer l’AMG.

• Les multiples atteintes portées à la liberté de la presse avec la répression de journalistes, le démantèlement par effraction des émetteurs du Groupe de presse AfricVision, le brouillage des ondes des radios FIM FM et Djoma FM, ainsi que le sabotage de la presse en ligne (Guinée matin, inquisiteur) et des réseaux sociaux commandités pour faire taire toutes les voix dissonantes.

Le gel des comptes et la dissolution ciblée des Conseils communaux pour les remplacer par des délégations spéciales en violation flagrante du Code des collectivités locales;

• La décision de nomination des membres des Conseils de quartier et de District par les gouverneurs de région, une atteinte grave à la démocratie locale, notamment au principe de la libre administration des collectivités locales;

• La réquisition illégale de l’armée par le MATD pour le maintien et le rétablissement de l’ordre public;

• Les nombreuses nominations à caractère ethnique dans l’administration publique entrainant une rupture d’égalité entre citoyens, le mérite n’étant plus le critère de choix.

• La restriction des droits et libertés des citoyens dont la liberté de réunion et d’association, la liberté d’expression et d’information et l’interdiction générale et absolue de manifester dans la rue et sur les places publiques à l’exception des mouvements de soutien au CNRD;

• La diatribe de Doumbouya contre la démocratie qui, selon lui, « a du mal à s’adapter à nos réalités, à nos coutumes, à notre environnement », à la tribune des Nations Unies est une preuve éloquente de sa méconnaissance des textes fondateurs de l’Union Africaine (I’UA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).

• La course effrénée à l’enrichissement illicite et la corruption à grande échelle caractérisée notamment par le recours abusif au gré à gré avec son lot de surfacturations, malversations et rétro commissions;

• Les assassinats répétitifs en toute impunité, de plusieurs manifestants par les forces de défense et de sécurité dans le cadre de manifestations pacifiques.

Tous ces manquements et violations graves ont altéré profondément le climat sociopolitique, conduit à la situation de blocage actuelle et transformé cette transition en un véritable cas d’école de démagogie populiste où le superflu l’emporte sur l’essentiel.

En l’absence d’un chronogramme crédible et d’un budget réaliste des élections, d’un Organe de gestion de ces élections, d’un Code électoral, d’un opérateur technique, d’un Fichier électoral, l’on peut soutenir, deux ans après le putsch, que la volonté politique de diligenter le retour à l’ordre constitutionnel dans le respect des règles et des principes de la démocratie et de l’État de droit n’existe plus au niveau de la junte guinéenne.

L’ANAD réitère son engagement à se battre résolument pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel étant entendu qu’aucun glissement de calendrier ne sera accepté.

VIVE L’ANAD

VIVE LA DÉMOCRATIE

VIVE LA GUINÉE UNIE ET INDIVISIBLE.