» En veux-tu, en voilà », pourrait être le jeu de jambes entre la Cour des comptes et le parquet de la Crief dans le dossier de l’Office national du tourisme (ONT).
Mardi, au petit écran, un communiqué signé du procureur spécial Aly Touré annonce l’ouverture d’une information judiciaire contre Laye Junior Condé, ex-directeur de l’ONT pour détournement de 14 milliards 447 millions de francs guinéens et Chérif Diallo, chef service financier au moment des faits. Le Parquet de la Crief dit avoir été saisi le 3 août dernier par courrier par le commissaire général du gouvernement de la Cour des comptes « de la procédure concernant la gestion de l’ONT pour la période allant de 2015 à 2019 ».
» Après l’analyse des différentes pièces de la procédure, le parquet a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre les susnommés pour les faits de détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique, enrichissement illicite, corruption, abus d’autorité, abus de fonction, concussion, blanchiment de capitaux et complicité », accuse le procureur spécial de la CRIEF. Fin de la première manche.
Mais, derrière les rideaux, le commissaire général du gouvernement Mamadou Saliou Diallo avait, le 4 août dernier [la date est bien correcte], adressé une correspondance à Laye Junior Condé avec pour objet « notification de poursuites devant la chambre de discipline budgétaire et financière de la Cour des Comptes » dans laquelle il demande à l’intéressé de se soumettre à l’instruction à l’issue de laquelle il produira un mémoire en défense sous 30 jours.
« (…) Le magistrat en charge de l’instruction pourra vous convquer en audition et/ou exiger de vous toutes pièces utiles. Durant l’Instruction et lors de l’audience qui sera fixée, vous pourrez étre assisté d’un conseil de votre choix.
Enfin. je vous rassure qu’à l’issue de l’instruction, je rendrai des conclusions. L’ensemble des pièces vous sera alors communiqué afin que vous puissiez produire un mémoire en défense sous 30 purs », informe Mamadou Saliou Diallo dans sa lettre parcourue par Mediaguinee. Et 72 heures après, la CRIEF, au nom de la célérité, annonce à la télé la reprise en main du dossier. Y avait-il vraiment urgence à citer des prévenus à la télé avant de les écouter? Comme l’écrivait un haut responsable du pays, « il n’est pas élégant d’apprendre à la télévision nationale que l’on fait l’objet d’une accusation… »
Mediaguinee.com