Au Sénégal, le ministère de l’Intérieur a validé 8 listes nationales de candidats mais il déclare « irrecevables » la liste des titulaires de la principale coalition d’opposition Yewwi Askan Wi  et la liste des suppléants de la coalition de la majorité Benno Bokk Yakaar.

 Pour les législatives du 31 juillet, il y aura des députés élus au scrutin majoritaire dans les départements, et d’autres -53 au total- élus au scrutin proportionnel, sur les listes nationales. Ce sont ces listes qui sont concernées par l’arrêté du ministère de l’Intérieur.
Selon le ministère, la liste de titulaires de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi est « incomplète » car la coalition avait investi deux fois la même personne à la fois en tant que titulaire et en tant que suppléante. Selon Ousmane Sonko, il s’agit d’une erreur d’inattention.
Selon cette arrêté, les titulaires de Yewwi Askan Wi comme Ousmane Sonko en tête de liste, Cheikh Tidiane Youm du parti PUR et des personnalités comme Malick Gakou ou Déthié Fall ne peuvent pas participer à l’élection, et devront être remplacés par les suppléants.
Concernant la coalition de la majorité Benno Bokk Yakaar, c’est l’inverse : les titulaires de la liste nationale menée par Aminata Touré sont validés, mais pas les suppléants. Le motif invoqué est le non-respect de la parité.

Une « provocation inacceptable »

C’est un coup dur pour l’opposition de Yewwi Askan Wi. Elle dénonce une « forfaiture », un « parti pris » et une « provocation inacceptable » pour, selon elle, éliminer ses candidats de la course. Elle promet une riposte « énergique » et a d’ores et déjà appelé à une manifestation vendredi à Dakar.
Alors se dirige-t-on vers des législatives sans les principaux opposants ? Yewwi Askan Wi comme Benno Bokk Yakaar peuvent maintenant saisir le conseil constitutionnel. C’est donc une nouvelle bataille politico-juridique qui s’annonce.

Avec rfi.fr