Pratique très ancienne dans les sociétés africaines, l’excision est le reflet d’une inégalité entre les sexes et traduit le contrôle exercé par la société sur les femmes. Ce maintien est sous-entendu par un ensemble de croyances culturelles, religieuses et sociales. Les raisons invoquées par ceux qui perpétuent la pratique de l’excision peuvent varier selon la religion, l’ethnie ou la communauté.
La Guinée est le deuxième pays au monde derrière la somalie dans la pratique de l’excision, selon plusieurs études des d’institutions spécialisées comme l’UNFPA. Pourtant, la Guinée a ratifié sans une réserve la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux des droits de la femme et de l’enfant.
Selon une enquête démographique de la santé effectuée en 2012 par le ministère en charge de l’Action Sociale, de la promotion féminine et de l’enfance, le taux de prévalence est de 96,9 % chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans. Pour la tranche d’âge de 0 à 15 ans, le taux est de 97 %, indique la même source.
L’ex présidente du parlement des enfants de Guinée Hadja Idrissa Bah, a interpellé les décideurs à tous les niveaux. Pour elle, « la lutte contre l’excision et les mutilations génitales féminines ne doit pas être le combat de quelques personnes, mais de tous ».
Cette pratique désastreuse pour la gente féminine a des répercussions sur la santé physique et psychologique sur les femmes et filles. Bien que cela soit connu de tous ou presque, des familles préfèrent perpétuer l’excision pour ne pas subir des jugements moraux et sanctions sociales (impossibilité pour une fille de se marier).
Malgré ces croyances, plusieurs voies s’élèvent aujourd’hui pour demander de bannir l’excision dans nos sociétés. A travers des campagnes de sensibilisation, des projections vidéo et des campagnes porte-à-porte, plusieurs ongs et associations vont de cette lutte leur crédo.
Toutefois, il est difficile de gagner la bataille contre l’excision car des leaders religieux et chefs de communautés ont une emprise forte sur leurs environnements. C’est pourquoi il n’est pas caché de voir pendant les vacances scolaires des dizaines de filles subir l’excision sans que personnes ne puisse lever le petit doigt.
Aujourd’hui, il est primordial que les autorités guinéennes conjuguent les efforts avec la société civile et les partenaires pour faire un front commun contre cette pratique ancestrales qui tuent des milliers de femmes dans leur chaire. Cela permettrait à la gente féminine de mieux s’épanouir et s’émanciper pour être à la hauteur des hommes, voire les dépasser. Cela y va de la volonté de tous et permet de vivre mieux dans la société. Car comme a-t-on coutume de dire : « une femme bien émancipée, c’est tout une famille sauvée ».
Kadija DIAKHABY