La période des grandes pluies qui s’annonce  et qui coïncide aux grades vacances en Guinée est souvent mis à profil par certains parents  pour soumettre leurs enfants à la pratique de  l’excision.

En Guinée, outre la tradition, certaines personnes évoquent aussi la religion. Alors dans ce chapitre précis,  nous avons rencontré  un cadre du Ministère  en charge des Affaires religieuses, pour nous parler de l’accompagnement  du  Secrétariat général aux affaires religieuses , du programme conjoint de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines entre les départements ministériels et les partenaires techniques et financiers dans le combat contre la pratique. Mais aussi, nous avons évoqué le  bilan  de ce partenariat,  les résultats obtenus par  ce département stratégique dans un pays fortement islamisé.

Pour répondre à ces questions,  nous avons reçu pour vous, le point focal de la lutte contre les MGF au département en charge des affaires religieuses. Avec  El. Hadj Aboubacar Sidiki Nabé, nous parlons du combat mené par les religieux pour dissuader les fidèles musulmans et chrétiens  à abandonner la pratique.

Pour El. Hadj Aboubacar Sidiki Nabé, le partenariat entre le Ministère chargé des affaires religieuses, certains départements ministériels et les partenaires techniques et financiers  comme l’UNICEF,  UNFPA, l’OIM,  LFOCUS, des organisations nationales et organisations non gouvernementales se portent bien.

Le programme conjoint élaboré par le gouvernement a-t-il noté  est piloté par l’UNICEF et l’UNFPA dans le cadre de l’accélération de  l’abandon des mutilations génitales féminines.

El. Hadj Aboubacar Sidiki Nabé  affirme que la problématique  des MGF  après les enquêtes du Ministère du Plan et certains cabinets,  est que la plus part  des communautés pensent,  notamment les musulmans, que  les MGF font partie de  la Sunna du prophète Mohammed, paix et salut sur lui. Une recommandation divine, donc normal, selon eux, alors que l’affirmation en la matière reste discutable et limiter, puisque le messager de Dieu ne l’a pas clairement mentionné, comme voudrait nous le faire croire certains religieux en son nom.

C’est pourquoi dans  le cadre du programme conjoint, l’UNICEF et l’UNFPA ont mis le Focus sur le Ministère des affaires religieuses, parce que  certains  croyants musulmans pensent que c’est une obligation islamique d’exciser les filles. Il  était  donc important  que les leaders religieux s’impliquent, pour dire aux fidèles  musulmans et chrétiens de ne pas exciser leur fille, cela ne diminue en rien leur foie. Ce qui est important dans la religion musulmane affirme El. Hadj Aboubacar Sidiki Nabé, ce sont les cinq piliers de l’islam qui sont  la foie, la prière,  faire la Zakat, effectuer le pèlerinage aux lieux saints de l’islam  si vous avez les moyens et  si vous êtes en bonne santé, le jeûne et surtout croire en Dieu, en son messager et surtout respecter à la lettre les prescriptions du prophète Mohamed, c’est tout.

Le secrétariat général  des affaires religieuses  s’est donc impliqué parce que le phénomène est récurent dans la société. Nous avons demandé aux chefs religieux de se référer aux livres saints, hadits qui sont dans leur domaine, ils doivent automatiquement apporter des réponses dans le raffermissement de la religion. Mais en ce qui concerne les MGF, c’est  d’ordre médical.

Pour avoir le cœur net, le secrétariat général  chargé des affaires religieuses en collaboration avec les partenaires techniques et financiers  a envoyé plusieurs leaders religieux en voyage d’étude  dans les pays   islamiques.

Nous avons fait appel aux experts et médecins qui sont vraiment aguerris pour démontrer que la pratique des MGF a beaucoup  plus de méfaits que de mérite  pour les jeunes filles. C’est une pratique qui n’a plus sa raison d’être, selon ces experts et toutes les études abondent dans ce sens.

Il ne faut pas se voiler la face, selon les médecins, la pratique porte atteinte à l’intégrité physique des  femmes, ça peut  créer la stérilité,  les fistules obstétricales et les infections.

Nous avons également fait appel à l’expertise d’un  grand  érudit de la  Mauritanie,  il est le secrétaire général adjoint de la ligue des oulémas de la Mauritanie. Son nom, Cheick Ould zcher.

Des  experts et médecins  Marocains également ont apporté leur expertise au secrétariat général  chargé des affaires religieuses pour  que les religieux guinéens dans leur prêche démontrent  que la pratique porte atteinte à l’intégrité physique des filles.

En outre ajoute El. Hadj Aboubacar Sidiki Nabé ,  Dieu a créer l’homme et chacun de ses organes  a un rôle bien déterminé à jouer. Vouloir imputer une partie pourra créer des disfonctionnements, des problèmes de santé et même  la mort. Ajoutant que la pratique porte  atteinte   à  l’intégrité  physique des jeunes  filles.

Pour lier l’acte à la parole, le secrétariat général  chargé des affaires religieuses a émis une  Fatwa. Nous avons mené la même lutte en région forestière  où la tradition est encore dans tous les esprits. Nous avons fait  comprendre à nos frères que la tradition  de cette pratique  est néfaste sur la santé des jeunes filles.

Au delà de l’aspect religieux,  il est important de rappeler que c’est  une tradition que certaines personnes cherchent à perpétuer à cause des intérêts égoïstes.

Avec le programme conjoint, nous avons pu mener beaucoup d’activités : il y a eu la déclaration officielle du secrétariat  général  aux affaires religieuses interdisant la pratique. Aussi, dénoncer avec vigueur  la promotion des MGF en Guinée dans les lieux de cultes, l’abandon des mariages  précoces, le travail forcé  des enfants sur toute l’étendue du territoire national.

Nous avons aussi émis  comme souligné plus haut que  la fatwa contre la pratique, l’élaboration des sermons harmonisés dans toutes les mosquées sur toute l’étendue du territoire national.

Avec ces prises de position très claires et sans ambigüité du  secrétariat général  chargé des affaires religieuses, je crois que de nos jours, il y a eu beaucoup de changement de comportement non seulement des leaders religieux qui ne soutiennent pas la pratique, mais aussi au niveau des populations.

De nos jours, ce n’est plus un tabou pour les religieux, les gens en parlent en public, dans les Media et  la tendance est au recul, a conclu le point focal au  secrétariat général  chargé des affaires religieuses, El. Hadj Aboubacar Sidiki Nabé .