Une nouvelle fois, la famille Bah, résidant à Matoto marché a enregistré une expédition punitive au lendemain des manifestations de l’opposition du 14 octobre 2019, qui a fait une dizaine de morts. La personne visée par la mission policière, le neveu du concessionnaire, Oury Bah étant introuvable, la construction familiale a été mise à sac.
Lorsque la famille bah voit débarquer des agents dans sa cour, ce 15 octobre 2019, elle n’en croit pas à ses yeux. « Que se passe-t-il encore », s’interroge M Bah, oncle du jeune Oury Bah. Dans la foulée, il constate que la mission policière est à la recherche de son neveu. «On pensait que cette histoire était terminée. Or, à chaque fois des policiers en civile me demandent subtilement les renseignements de mon frère Oury. Mais là ça devient une persécution», explique Hawa Bah, benjamine de la famille. Qui dit vivre la peur dans le ventre. D’autant plus qu’à l’occasion de chaque manifestation de l’opposition, leur domicile est pris pour cible par des agents depuis plusieurs années.
« La persécution a commencé dans cette famille depuis 2013 », explique Ibrahima Youla, président du conseil de quartier de Matoto Marché, où habite la famille d’Oury Bah.
A cette date, plusieurs milliers d’opposants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène alors qu’ils quittaient le domicile de Lansana Kouyaté, leader du PEDN, situé dans le même quartier, pour une marche pacifique sur l’autoroute. Pis, les leaders politiques ont été confinés au domicile du président du PEDN. Et, dit-on, Oury Bah a été ciblé par le service des renseignements pour sa capacité de mobilisation et de son militantismes au sein de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti de l’opposition.
La dernière opération des agents dans la famille Bah s’est déroulée le 15 octobre dernier. A la veille, le Front national pour la défense de la constitution -composé de partis politiques et d’organisation de la société civile- est descendu dans la rue pour dire non à un 3ème Mandat du président Alpha Condé. Et, en plus de la dizaine de morts pendant la manifestation, plusieurs familles disent avoir reçu la visite des forces de l’ordre, dont celle d’Oury Bah. Mais, une nouvelle fois, le jeune reste introuvable.
Où est donc passé Oury Bah ? Est-il en vie ? Se serait-il réfugié au village ? A-t-il quitté le pays ? Aucun de ses proches ne veut répondre à ces questions.
Nous y reviendrons
Source : le patriarche