La visite d’État officielle de Donald Trump au Royaume-Uni débute ce lundi 3 juin. Le président américain a été reçu par la reine Elisabeth II avant d’aller se recueillir sur la tombe du soldat inconnu à l’abbaye de Westminster. Une visite de trois jours qui ne manque pas de faire parler d’elle.
Le président Donald Trump et son épouse Melania Trump ont atterri à l’aéroport de Stansted, au nord de Londres, au milieu de la matinée du 3 juin, relate notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix.
Ils ont ensuite gagné Buckingham Palace, où leur arrivée en hélicoptère a été saluée par 82 coups de canons, alors que le drapeau américain flottait aux côtés de l’Union Jack britannique tout le long du Mall, la grande avenue qui mène de Trafalgar Square au palais royal.
Cette première journée de visite est tout entière consacrée aux cérémonies comme le souhaitait Donald Trump, qui attendait depuis longtemps cette visite avec tous les honneurs et surtout les membres de la famille royale. Le fils aîné de la reine, le prince Charles, et son épouse Camilla les attendaient, avant que le couple présidentielle déjeune avec la reine Elisabeth II.
Parmi les membres de la famille royale présents, se trouvait également le prince Harry… sans son épouse américaine Meghan Markle. Celle-ci était absente officiellement pour cause de congé de maternité, après la naissance de leur fils il y a un mois, mais il se peut que ce soit un bon moyen pour la duchesse de Sussex d’éviter un président qu’elle a beaucoup critiqué par le passé. Même s’il le nie, un enregistrement audio confirme bien que le président a répondu à ces attaques et a traité de « méchante » Meghan Markle.
Tout, du petit détour par l’abbaye de Westminister au grand banquet de ce soir au palais de Buckingham, se déroule loin du public alors que des centaines de milliers de personnes s’apprêtaient à protester contre la venue de Donald Trump et notamment lors d’un grand rassemblement à Trafalgar square demain.
Sadiq Khan, un « loser total », lance Trump
Fidèle à son aura, Donald Trump suscite déjà la polémique au sein de la classe politique au Royaume-Uni : soit on attend son soutien électoral avec impatience, comme Boris Johnson, soit on sort les armes, comme c’est le cas du maire de Londres, le travailliste Sadiq Khan qui le comparait à un fasciste du XXe siècle dans la presse dominicale.
Quelques minutes avant son atterrissage, le président américain a d’ailleurs répondu à ces piques, traitant Sadiq Khan de « loser total ». Sadiq Khan boycotte d’ailleurs sans surprise le banquet organisé en l’honneur du président américain tout comme Jeremy Corbyn, le chef de l’opposition travailliste, Vince Cable, celui des libéraux-démocrates et John Bercow, le président du Parlement de Westminster.
Avant son arrivée, Trump s’est invité à la table du Brexit
Car Donald Trump n’a pas hésité à donner un avis tranché sur la politique locale, critiquant notamment la Première ministre démissionnaire Theresa May ou affichant son soutien à Boris Johnson, qui lorgne la direction du gouvernement, rappelle notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier.
Le président américain, qui a bien peu d’affinités avec les Européens continentaux, a ainsi donné un conseil radical aux Britanniques concernant le Brexit : « Si vous n’obtenez pas l’accord que vous voulez, alors quittez la table des discussions », recommande-t-il, estimant même que la Première ministre Theresa May s’est fait avoir par ses interlocuteurs européens.
Et Donald Trump d’ajouter que dans une position équivalente, lui, refuserait de payer les quelque 40 milliards d’euro que Londres devrait débourser au titre de ses engagements pour le budget pluriannuel européen en cours.
Dans la même veine, Donald Trump a aussi rappelé son estime pour Nigel Farage, désormais leader du Parti du Brexit, ainsi que pour Boris Johnson, qui ferait « un excellent Premier ministre ».
Même si Donald Trump ne cache pas qu’il anticipe déjà le potentiel d’un nouvel accord commercial entre son pays et la Grande-Bretagne, ces commentaires sans filtre sur la politique intérieure d’un pays allié détonnent.