Le président du Sénégal a pris la parole lundi soir à la télévision pour la première fois depuis les troubles qui ont suivi l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. Il a demandé aux Sénégalais d' »éviter la logique de l’affrontement », les appelant au « calme et à la sérénité ».
Le président sénégalais Macky Sall a appelé dans la soirée du lundi 8 mars ses concitoyens au « calme et à la sérénité ». Il s’agissait de sa première intervention publique depuis l’arrestation le 3 mars de son principal opposant, Ousmane Sonko, et les troubles qui ont suivi.
« Tous, ensemble, taisons nos rancœurs et évitons la logique de l’affrontement qui mène au pire », a dit Macky Sall dans une allocution retransmise à la télévision. Il a appelé à laisser la justice « suivre son cours en toute indépendance » dans le dossier de viols présumés qui vise Ousmane Sonko. Le chef de l’État a aussi annoncé un « allègement » du couvre-feu en vigueur dans deux régions, dont Dakar.
Habituellement considéré comme un phare de stabilité dans une région instable, le Sénégal a été secoué la semaine dernière par les pires troubles qu’il ait connus en une décennie. Ces troubles ont commencé mercredi dernier après l’arrestation d’Ousmane Sonko.
L’opposant sénégalais, accusé de viol, a été inculpé lundi mais libéré et placé sous contrôle judiciaire après sa comparution devant un juge, a annoncé son avocat en milieu de journée. Dans la soirée, Ousmane Sonko a demandé aux Sénégalais de renforcer leur « mobilisation », tout en réclamant que la « révolution » selon lui en cours soit « pacifique ».
« La révolution est déjà lancée, rien ni personne ne pourra l’arrêter », a-t-il précisé devant la presse. « Il faut garder cette mobilisation, il faut qu’elle soit beaucoup plus importante même, mais il faut surtout qu’elle soit pacifique », a ajouté le député.
Les abords du tribunal avaient été bouclés lundi en prévision de troubles, et des véhicules blindés positionnés à proximité. D’autres blindés, de l’armée ceux-là, équipés de mitrailleuses, avaient été disposés à l’entrée d’un quartier populaire théâtre d’affrontements la semaine passée.
Avec AFP