Le mouvement de protestation contre le coup d’État des généraux continue en Birmanie. Vendredi 12 février, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à Genève a appelé à des sanctions ciblées contre le régime militaire, mais, sur place les arrestations de militants se multiplient.
Ils sont encore rassemblés ce samedi dans les rues de Rangoun et d’autres villes du pays en ce jour de l’anniversaire du général Aung San, héros de l’indépendance birmane et père de la cheffe du gouvernement emprisonnée Aung San Suu Kyi. La date sert aussi de fête des pères en Birmanie.
S’il n’y pas plus depuis quelques jours de violences policières au cours des manifestations la journée, les militaires maintiennent la pression en multipliant les arrestations de militants, selon ce jeune instituteur à Rangoun. « Des arrestations illégales lors de raids nocturnes ont lieu tous les soirs, rapporte-t-il. Pendant ce temps-là, les militaires ont le projet de faire voter une loi sur la cybersécurité, en violation des droits humains, qui permettrait de faire emprisonner les utilisateurs des réseaux sociaux. Mais le mouvement de protestation continue de plus belle ces jours-ci, et les jeunes trouvent des façons créatives d’exprimer leur opinion. »
Plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des soldats qui se présentent la nuit au domicile de citoyens anonymes pour les arrêter, souvent des membres du personnel médical qui ont lancé le mouvement de grève général destiné à faire échouer l’administration militaire. Les ONG birmanes appellent à des sanctions ciblées de la communauté internationale envers les généraux.