Le moins que l’on puisse dire, les mauvaises pratiques fondées sur la magouille, le népotisme et autres ont la peau dure en Guinée. Depuis la sortie du décret nommant des magistrats à la Cour de répression des infractions économiques et financières, nombreux sont des guinéens qui entendent des informations sur la magouille et la substitution sur la liste des magistrats proposés par la dame Fatoumata Yarie Soumah, ministre de la justice et des droits de l’homme au moment des faits et avec l’avis conforme du conseil supérieur de la magistrature.
Cela constitue selon nos informations l’un des faits qui a beaucoup irrité la ministre de la justice madame Fatoumata Yarie Soumah et qui serait le point de discorde.
De nos enquêtes autour de ce décret de nomination des membres de la nouvelle Cour de répression des infractions économiques et financières(CRIEF), il ressort que pour toute nomination d’un magistrat à un poste, il faut nécessairement la proposition du ministre de la justice et l’avis conforme du conseil supérieur de la magistrature, ce conformément aux articles 19, 20 et 21 de la loi L/054/CNT/2013 du17 mai 2013 portant statut des magistrats, la procédure recommande ce qui suit :
1-« La promotion des magistrats doit être fondée sur des facteurs objectifs, en particulier sur les qualifications professionnelles, la compétence, l’intégrité et l’expérience. ».
2-« Les magistrats du siège sont inamovibles. Ils ne peuvent, sans leur consentement préalable, recevoir une affectation nouvelle, même par voie d’avancement. Toutefois, lorsque les nécessites de service l’exigent, les magistrats du siège peuvent être déplacés par l’autorité de nomination, sur avis conforme et motivé du conseil supérieur de la magistrature ».
3-« Les magistrats du siège, du parquet et de l’administration centrale sont nommés et affectés par décret du président de la République, sur proposition du ministre de la justice, garde des sceaux après avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature »,
Dans cette affaire, madame Fatoumata Yarie Soumah, ministre de la justice au moment des faits et le Conseil supérieur de la magistrature ont fait le travail conforment à la loi. Une liste de magistrats avec des postes à occuper a été dressée par la ministre et son équipe. C’est cette liste qui devrait faire l’objet d’un décret du chef de l’Etat et rendu public à travers les médias.
Mais hélas, certains cadres supposés être des malins ont contourné la loi et le travail fait par la ministre et le conseil supérieur de la magistrature pour faire de la magouille et la substitution sur certains noms de juges proposés par la ministre de la justice et avec l’obtention de l’avis conforme du conseil supérieur de la magistrature.
Pour preuve, sur la liste de la ministre de la justice, le juge Mohamed Diawara est était promu président la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Par miracle, ce jeune magistrat se retrouve nommé juge à la CRIEF.
D’autres magistrats aussi promus à des postes sur la liste de la ministre de la justice se retrouvent également dans d’autres postes. La Guinée est sur quelle planète ?
Comme on le dit aucun crime n’est parfait, il y a trois à quatre pages de ce décret ou les noms sont substitués qui ne sont pas paraphés. Tous les autres sont paraphés. Quel miracle encore ?
Qui sont les auteurs de cette substitution et magouille ? Le colonel Mamady Doumbouya qui est animé de lutter contre toutes les pratiques qui déshonorent la justice guinéenne est-il informé du cas ? Quelle réaction pourrait donner le colonel président une fois l’information à sa disposition ? Quel sort réservé pour les auteurs de la violation de ces règles élémentaires dans la nomination des magistrats en Guinée ?
Ce sont entre autres des questions que la majorité des guinéens se posent pour la manifestation de la vérité dans cette affaire.
L’ex ministre de la juge madame Fatoumata Yarie Soumah que nous ne cesserons pas de citer dans cet article en sait quelque chose dans cette affaire.
Nous apprenons que des courriers sont adressés au président Mamady Doumbouya pour lui faire part de cette situation dans les détails.
Nous estimons que le colonel Doumbouya qui a déclaré dans son premier discours de prise de pouvoir que la justice sera la boussole qui guidera toutes les actions de la transition prendra dans les minutes et heures suivent une décision urgente et importante pour faire triompher la vérité dans cette affaire.
En attendant, l’opinion est informée et les oreilles et regards sont tournés vers le président colonel Mamady Doumbouya.
Seul le président a le dernier mot dans cette affaire pour vraiment éviter au guinéens ce que l’administration et justice ont connu dans un passé récent.
Affaire à suivre
Daouda Yansané