La Société des Eaux de Guinée (SEG), dirigée de nos jours par Aboubacar Camara,  est un établissement public crée en décembre 2001, chargée notamment de la distribution de l’eau potable aux centres urbaines et sur l’ensemble du territoire national.

Actuellement, la production d’eau est de 150 000 m3 par jour, tandis que les besoins s’élèvent à environ 400 000 m3 par jour.

La phase 1 du projet « Grand Conakry » permettra d’ajouter 200 000 m3 d’eau, mais cela ne suffira pas à résoudre le déficit, nécessitant une mobilisation de 440 millions d’euros.

Ainsi, avec cette première phase, on atteindra un total de 350 000 m3, moins  un déficit de 50 000 m3, ce qui signifie que certaines personnes n’auront toujours pas accès à l’eau.

La deuxième phase, visant à combler le déficit jusqu’en 2030, nécessitera encore 200 000 m3 d’eau, pour un coût de 673 millions d’euros. À ce stade, tout le monde devrait avoir accès à de l’eau potable.

Ensuite, pour couvrir les besoins jusqu’en 2040, en tenant compte de la croissance démographique, il faudra 260 000 m3 d’eau, pour un coût de 796 millions d’euros.

La Direction Générale de la SEG travaille chaque jour avec les Ministères de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures; de  l’Economie et des Finances, de  la Planification et de la Coopération, ainsi que du Budget pour mobiliser les fonds nécessaires. Une fois les fonds mobilisés, les travaux devraient durer au moins 36 mois.

Qu’à cela ne tienne, la Direction Générale de la SEG qui est à pieds d’œuvre est parvenue à remplacer des tuyaux datant de 1955 et renforcé  la capacité de Yessouloun qui est vieux de 60 ans.

Ensuite , les cinq villes de la République qui n’ont ont jamais eu de l’eau potable depuis notre accession à l’indépendance, à  savoir : Yomou, Lola, Tougué, Lélouma et Gaoual viennent de bénéficier des infrastructures des plus modernes en la matière.

Contrairement aux idées reçues,  la gestion de la SEG est difficile sans appuis de l’Etat. La Société des Eaux de Guinée dépense près de vingt  (20) milliards chaque mois dans tout le pays pour recouvrir quatre (4 )milliards de francs guinéens soit un déficit de 16 milliards  le mois.

L’ un des maux qui mine la SEG constitue les fuites. C’est pourquoi actuellement, les collègues d’Aboubacar Camara sillonnent les quartiers nuitamment pour détecter les fuites et les réparer.

Plaçant l’eau au centre de ses préoccupations, le Gouvernement de la Transition à travers le Ministère de l’Energie,  de l’Hydraulique et des Hydrocarbures a organisé les 10, 11 et 12 mai dernier le forum national de l’eau et de l’assainissement qui a regroupé outre les membres du Gouvernement, des Partenaires Techniques et Financiers, les représentants des bassins fluviaux et de nombreux partenaires venus du secteur privé.

Au cours de ces trois jours d’échanges fructueux, la problématique de l’eau et de l’assainissement a été clairement posée et débattue par les différents acteurs impliqués dans ce secteur.

Le rapport final a signalé la faible performance du secteur de l’eau et de l’assainissement en Guinée malgré son fort potentiel en eau. Pour inverser la tendance, le pays compte sur de nouvelles initiatives innovantes avec l’aide des partenaires.

Ainsi, à l’issue des tables rondes,  et c’est la première fois dans l’histoire de la Guinée indépendante, sur un besoin financier de deux milliards sept cent millions (2.700.000.000), notre pays de bénéficier d’une promesse de financement de 2,4 milliards de dollars dont 638 millions de dollars de la part des partenaires techniques et financiers, 1 milliards de dollars du secteur privé et 700 millions pour des entreprises. A cela s’ajoutent les 20% du budget total pris en charge par le Gouvernement guinéen, des financements qui vont permettre de combler le déficit actuel en termes d’approvisionnement en eau potable, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays.

Pour l’heure,  un appel patriotique est lancé à l’endroit de tous les guinéens et amis de la Guinée, de bien vouloir accepter de payer les factures pour permettre à la SEG de joindre les deux bouts en attendant la mobilisation des financements nécessaires dans le secteur.

Par Aboubacar SAKHO
Chef du Service Communication et Relations Publiques du MEHH