L’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) réclame justice, suite à la pendaison du 25 janvier 1971 où plus de 90 personnes ont été pendues ce jour et toutes les exactions commissent par le régime d’Ahmed Sékou Touré, Premier Président guinéen, qui a gouverné la Guinée avec la main de fer pendant 26 ans. A l’occasion de la 47ème commémoration de cette date, prévue le 25 janvier prochain, certains membres de l’AVCB étaient devant la presse ce mardi, 23 janvier 2018 à Conakry, pour réclamer « Justice » aux autorités guinéennes qui, font toujours sourde oreille face à cette exaction. Pendant ce temps, des victimes quant à eux, continuent à pleurer leurs morts sans suite.
C’est le cas de Mme Nadine Barry, française d’origine, mariée à un guinéen Abdoulaye Barry, originaire de Timbo. Ce dernier a été arrêté, torturé et tué à Tokounou, à quelques kilomètres de Kissidougou, sur la route de Kankan. Nadine Barry explique ici la circonstance dans laquelle son mari a été arrêté et tué. Lisez cet extrait !
« Je suis rentrée en Guinée en janvier 64. J’avais épousé un guinéen qui s’appelle Abdoulaye Barry, originaire de Timbo, dans une famille féodale qui avait épousé une française donc, l’ennemie numéro un du régime de Sékou Touré. Mon mari était un intellectuel, formé en France. Indépendant d’esprit, il a travaillé quatre (4) mois seulement à la Présidence de la République, dans le service économique avant de venir aux affaires étrangères. Après 71, nous étions tous à l’extérieur au moment du débarquement en 70. Mon mari était à l’assemblée nationale des Nations Unies où il faisait partir de la délégation guinéenne. Et moi s’accouchait notre quatrième enfant. On s’est téléphoné que quelque chose se passe au pays. Mais, on a rien à se reproché, nous avons décidé de rentrer comme des imbéciles. Mon mari a été arrêté en Côte d’Ivoire sans savoir qu’il avait déjà dépassé la frontière, précisément à Sinko. Il a été emmené à Kankan où il a été torturé dans la cabine technique. Il est sorti vivant mais, dans un état très mauvais. La tête écrasé, il est mort à la rentrée de Tokouno, pas loin de Kankan et Kissidougou… »,explique Mme Nadine Barry, à la veille de la commémoration des pendaisons du 25 Janvier 1971, célébrée chaque année par l’AVCB en République de Guinée.
Thiernou Younoussa, pour flammeguinee.com
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