Le correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun, Ahmed Abba, est sorti de prison vendredi, après 29 mois de détention, a-t-on appris auprès de son avocat.

« Ahmed Abba a quitté la prison de Yaoundé vers 21h15. Il est avec moi depuis sa sortie, il se porte bien », a déclaré à l’AFP Me Charles Tchoungang.

L’information a été confirmée à l’AFP par la rédaction de RFI.

Condamné en 2016 à dix ans de prison pour « blanchiment d’actes de terrorisme », M. Abba a été acquitté jeudi de cette accusation par le tribunal militaire de Yaoundé, mais condamné à 24 mois de prison pour « non-dénonciation ». Il était donc de fait libérable, après avoir passé 29 mois en préventive.

Correspondant de RFI dans le nord du Cameroun, le journaliste camerounais avait été arrêté en juillet 2015 à Maroua (nord), où il couvrait la crise liée au groupe jihadiste nigérian Boko Haram. Il était soupçonné par les autorités camerounaises d’avoir collaboré avec le groupe jihadiste et de ne pas avoir partagé les informations qu’il détenait.

Il avait été condamné en première instance en avril dernier à 10 ans de prison ferme assortis d’une amende d’environ 85.000 euros par le tribunal militaire de Yaoundé pour « non-dénonciation d’actes de terrorisme et blanchiment d’actes de terrorisme ».

Son procès en appel a connu de multiples reports ces derniers mois. Son procès en première instance avait été reporté à 18 reprises pendant deux ans.

Jeudi soir, la direction de RFI s’était dite « soulagée à la perspective de cette libération imminente permise par la justice camerounaise ». Soulignant la « vacuité du dossier d’accusation », RFI avait réaffirmé « qu’en dépit de cette condamnation déjà soldée par les années passées en détention, Ahmed Abba n’a fait que son travail de journaliste ».

AFP