Au lendemain d’une journée de vote marquée par des perturbations de groupes armés à l’intérieur du pays et alors que le dépouillement continue, une première cartographie des sous-préfectures où le vote a bien eu lieu se dessine.

Le ministre de l’Administration du territoire, Augustin Yangana Yahote, a fait le décompte ce lundi 28 décembre au matin : 36 sous-préfectures ont pu voter normalement, 6 partiellement et 29 sous-préfectures n’ont pas pu voter du tout. Ce scrutin est donc une réussite dans un contexte sécuritaire très délicat, selon lui.

« La crise est encore présente en République centrafricaine. On ne pouvait s’attendre à un vote de 100 % mais toujours est-il que la majorité des localités ont voté. Même si quelque part il y a eu des résistances, nous pensons que la démocratie a pris le dessus ».

Les électeurs des localités du nord-est du pays ont pu voter sans difficultés. D’autres régions ont été plus impactées comme à Bouar, ou à Bossangoa. Dans ces villes, les groupes armés ont tout simplement empêché le vote, dans certaines autres, elles ont détruit le matériel électoral.

Certaines voix s’élèvent sur la suite à donner dans les zones où les électeurs n’ont pas pu aller aux urnes. Pour ces cas, c’est la Cour constitutionnelle qui tranchera. La possibilité d’élections partielles est évoquée par certains acteurs, c’est-à-dire que le vote pourrait être réorganisé dans les zones où il n’a pas pu avoir lieu dimanche.

Le dépouillement se poursuit

À Bangui, la capitale qui rassemble environ 250 000 électeurs sur 1, 8 million, le vote a eu lieu malgré les craintes qui entouraient cette journée. Plus tôt dans la semaine, des rumeurs avaient provoqué un mouvement de panique incontrôlé jusque dans le centre-ville, faisant craindre pour cette journée de vote, même dans la capitale.

Finalement les Banguissois étaient au rendez-vous, et de longues files d’attentes se formaient devant les bureaux de votes, selon les journalistes de RFI. Des dysfonctionnements et problèmes logistiques ont été relevés, mais la détermination des Banguissois était bien là, même si le taux de participation n’est pas encore connu.

Ce lundi, Bangui est donc dans l’attente des rapports d’observateurs. Pas de bilan du nombre de votants en tout, en fin de journée, car des dépouillements sont encore en cours et les procès-verbaux en train d’être d’acheminés.

« Il y en a qui viendront par la route, pour ceux qui sont à côté, mais d’autres par avion. La Minusca a mobilisé les avions pour aider dans le transfert des résultats de l’intérieur du pays vers la capitale », assure Mathias Morouba, président de l’Autorité nationale des élections.