La France va vendre à l’Égypte 30 avions de combat Rafale, une vente estimée à environ 4 milliards d’euros. Les appareils vont être livrés à partir de 2024. Ce méga-contrat signé entre les deux pays tombe à pic pour l’entreprise Dassault dans cette période de crise où le secteur de l’aviation est secoué par la pandémie.

Les Rafale coûteront à l’Égypte 3,75 milliards d’euros, selon le média d’investigation français Disclose qui a révélé le montant de l’opération. C’est un juteux contrat que Dassault va empocher, mais en plus il arrive au bon moment. Car en 2020 l’entreprise tricolore n’a vendu aucun avion de combat en raison de la pandémie. La signature avec l’Égypte est également une bonne nouvelle pour l’emploi, d’ailleurs la ministre des Armées Florence Parly estime que cette vente va permettre de sauvegarder jusqu’à 7 000 emplois au cours des trois prochaines années.

L’Égypte achète également des missiles et des équipements électroniques, pour un montant de 200 millions d’euros, affirme le média Disclose. Ce qui porte le montant total de l’opération à environ 4 milliards d’euros. Pour acquérir ces 30 Rafale, Le Caire va s’endetter sur une dizaine d’années auprès de différentes banques avec la garantie de l’État français.

Un succès à l’export

Cette commande marque un nouveau succès à l’export pour le fleuron de l’aéronautique de la défense française. En effet, Dassault a mis du temps à vendre à l’étranger son avion de combat. Rafale a vu sa première commande 11 ans après sa mise en service. Et c’est justement l’Égypte qui devient en 2015 le premier pays à acheter 24 de ce type d’appareils. Depuis les contrats se sont multipliés.

Le Qatar et l’Inde en ont acheté 36 chacun et la Grèce, en janvier a passé une commande de 18 exemplaires, dont douze d’occasion. Avec cette nouvelle commande égyptienne, l’avion de chasse français sera vendu à 144 exemplaires. Un succès commercial certes tardif, mais qui ne compte pas s’arrêter là. Lors des prochains mois Dassault espère remporter de nouveaux appels d’offre pour vendre des dizaines d’avions à la Suisse, à la Finlande, mais aussi aux Émirats arabes unis et à l’Indonésie.

Un client important

Avec ce nouveau contrat, l’Égypte ne fait que confirmer sa position de client privilégié de l’industrie de l’armement français. Les importations égyptiennes d’armements français se sont élevées à 7,7 milliards d’euros entre 2010 et 2019, faisant de l’Égypte le quatrième pays client de la France dans ce domaine, selon le rapport annuel du Parlement français.

Les ventes d’armes à l’Égypte se sont considérablement renforcées après l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi en 2014. Depuis, Le Caire a acheté en plus des Rafale une frégate, quatre corvettes et deux porte-hélicoptères Mistral.

L’Égypte est actuellement l’un des plus gros importateurs d’armes dans le monde. Une politique qui coûte cher au pays qui affiche une dette extérieure d’environ 104 milliards d’euros, une dette partiellement creusée en raison de ces achats d’armes.