Le Parlement européen a voté, jeudi, une motion déclarant « l’urgence climatique et environnementale ». Une mesure non contraignante mais symbolique qui intervient à quelques jours de l’ouverture de la COP25 en Espagne.

Une première symbolique. Le Parlement européen a adopté, jeudi 28 novembre, une motion déclarant « l’urgence climatique et environnementale » à une confortable majorité – 429 voix contre 225. Ce vote non contraignant accroit cependant la pression sur les capitales de l’Union européenne et sur la Commission européenne pour qu’elles prennent des mesures plus radicales en matière de climat.

La motion demande instamment à la Commission « de veiller à ce que toutes les propositions législatives et budgétaires pertinentes soient pleinement alignées sur l’objectif visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5°C ».

« Compte tenu de l’urgence climatique et environnementale, il est essentiel de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 « , a déclaré Pascal Canfin, le député européen qui préside la commission de l’environnement.

Parmi les dissidents figuraient certains membres du Parti populaire européen (PPE) de droite, le groupe le plus important du Parlement. « Il est urgent d’agir, mais il n’y a pas d’état d’urgence à déclarer », a affirmé Peter Liese, député du PPE, mettant en garde contre le fait de donner l’impression d’une « panique ».

La proposition n’oblige pas légalement Bruxelles à prendre des mesures spécifiques, mais les groupes environnementaux s’en sont emparés pour exiger des actions concrètes.

« Une telle déclaration doit être suivie d’une action d’urgence »

« Déclarer une situation d’urgence est important, mais une telle déclaration doit être suivie d’une action d’urgence « , a déclaré Wendel Trio, directeur du Climate Action Network Europe. « Pour agir à l’échelle de l’urgence climatique, le Parlement doit faire pression pour une action réelle et immédiate ».

« L’UE doit porter l’objectif climatique à au moins 65 % de réduction des émissions », a-t-il précisé, « et adopter des politiques et des mesures permettant de réduire immédiatement les émissions. »

Le sommet de 12 jours sur le climat de la COP25 de l’ONU se tient en Espagne à partir de lundi, dans le but d’encourager les gouvernements à accroître leurs engagements en matière de réduction des émissions et de lutte contre le réchauffement climatique.

Dimanche, la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prendra ses fonctions en promettant de stimuler les investissements dans les technologies vertes. Mais de nombreux eurodéputés verts, sceptiques, se sont abstenus lors du vote d’approbation de sa Commission, estimant que ce plan n’allait pas assez loin.

Avec Alpha Oumar Diallo, pour flammeguinee.com

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