Après une longue bataille contre l’administration française pour la reconnaissance de leurs sacrifices sous le drapeau tricolore, neuf vétérans de Bondy s’apprêtent à rentrer au Sénégal.

Les valises sont bouclées et le moment de quitter la France approche pour Gorgui M’Bodji, Ousmane Sagna, Oumar Dieme et Yoro Diao, quatre des neuf tirailleurs sénégalais attendus au Sénégal. Les vétérans de Bondy, au nord de Paris, ont entre 80 ans et 96 ans pour le plus ancien. Tous sont ravis de retourner sur la terre de leurs ancêtres, même s’ils considèrent que cela a mis trop de temps à arriver.

Leur retour au Sénégal a été rendu possible suite à une mesure dérogatoire décidée en janvier dernier par le gouvernement français. Jusque-là, ces vétérans des guerres d’Indochine et d’Algérie avaient l’obligation de passer au moins six mois par an en France pour avoir droit à leur pension. Ils vont désormais pouvoir vivre en permanence dans leur pays d’origine sans perdre leur allocation minimum vieillesse de 950 euros par mois.

Dans leurs valises, beaucoup de souvenirs

Le rythme depuis quelques jours s’accélère après l’annonce officielle de leur départ. Les bagages sont prêts, entassés dans leurs logements de 15 mètres carrés. Les souvenirs feront partie du voyage, entassés dans une valise.

Les valises sont bouclées et le moment de quitter la France approche pour Gorgui M’Bodji, Ousmane Sagna, Oumar Dieme et Yoro Diao, quatre des neuf tirailleurs sénégalais attendus au Sénégal. Les vétérans de Bondy, au nord de Paris, ont entre 80 ans et 96 ans pour le plus ancien. Tous sont ravis de retourner sur la terre de leurs ancêtres, même s’ils considèrent que cela a mis trop de temps à arriver.

Leur retour au Sénégal a été rendu possible suite à une mesure dérogatoire décidée en janvier dernier par le gouvernement français. Jusque-là, ces vétérans des guerres d’Indochine et d’Algérie avaient l’obligation de passer au moins six mois par an en France pour avoir droit à leur pension. Ils vont désormais pouvoir vivre en permanence dans leur pays d’origine sans perdre leur allocation minimum vieillesse de 950 euros par mois.

Dans leurs valises, beaucoup de souvenirs

Le rythme depuis quelques jours s’accélère après l’annonce officielle de leur départ. Les bagages sont prêts, entassés dans leurs logements de 15 mètres carrés. Les souvenirs feront partie du voyage, entassés dans une valise.

Dans la valise de Yoro Diao, des photos de sa famille, de ses camarades anciens combattants, et de la cérémonie de remise de la Légion d’honneur en…

En réalité, de leur passé de combattants pour la France, ils n’ont rien oublié. Yoro Diao a passé trois ans dans l’enfer de la guerre d’Indochine, dans des « pluies torrentielles<span;> », avec les « animaux charognards qui mangeaient la chair humaine». « C’était terrible… j’étais infirmier major, chef des brancardiers. [Je transportais] les blessés sous le feu de l’ennemi. C’est la baraka, j’ai pas été blessé, mais j’ai perdu beaucoup de camarades », souffle-t-il. Il sera ensuite mobilisé pour la guerre d’Algérie, pendant deux longues années.

Des honneurs de dernière minute

La semaine dernière, les autorités françaises ont voulu marquer le coup et essayer de rattraper le temps perdu avec l’inauguration de la place des Tirailleurs dans le 18e arrondissement parisien en présence de la maire Anne Hidalgo. Dans la même journée, le président Macron les a remerciés au nom de la nation pour leur engagement sous le drapeau tricolore. Une réception a été organisée par le maire de Bondy, qui fera d’eux des citoyens d’honneur de la ville, où certains ont vécu plus de 20 ans.

Il était temps. Ces mesures gouvernementales qui leur permettent enfin de rentrer chez eux sans revenir en France, arrivent en effet bien tard. N’ayant pas les moyens de faire venir sa famille à Bondy, Yoro Diao a vécu isolé des siens et n’a pu accompagner son épouse quand elle est décédée en 2017. En 2015, il se rend au Sénégal deux fois (au lieu d’une fois réglementaire) pour s’occuper d’elle. Il est depuis 2016 sanctionnés par l’administration française qui lui prélève 66 euros par mois, et lui réclame encore plus de 13 000 euros. Un chantage financier que ne comprend pas ce vieil homme qui estime tout de même que « mieux vaut tard que jamais ».