Au moins 31 soldats maliens ont été tués lundi dans le nord-est près des frontières du Burkina Faso et du Niger, dans l’attaque la plus meurtrière attribuée à des jihadistes contre les forces maliennes cette année, selon un nouveau bilan obtenu mercredi de sources militaires et locale.

Un précédent décompte de l’état-major faisait état de 11 morts, 11 disparus et 14 blessés.

Ce bilan n’a cessé de s’aggraver depuis un premier communiqué publié tard lundi, plusieurs heures après l’attaque menée en milieu de journée contre la relève du poste de Tessit, au sud-ouest d’Ansongo.

Il pourrait s’alourdir encore, d’autres sources citant des pertes encore plus grandes dans les rangs de l’armée, qui a vu des centaines de ses hommes mourir de la sorte ces dernières années.

La relève est tombée dans une embuscade tendue par une centaine d’hommes à bord de pick-ups et sur des motos, selon un récit fait antérieurement par l’armée sur les réseaux sociaux.

“Le nouveau bilan est de 31 militaires maliens tués. Les blessés ont été transportés à Gao pour des soins”, a indiqué à l’AFP un commandant local s’exprimant sous le couvert de l’anonymat en raison de ses contraintes hiérarchiques.

“Dans les rangs des terroristes, on a retrouvé 13 morts sur le terrain, et ils sont repartis avec d’autres corps”, a-t-il dit.

– Zone des trois frontières –

Un document officiel que l’AFP a consulté rapporte 33 morts et 14 blessés. Un élu local a évoqué sous le sceau de l’anonymat 34 soldats tués.

Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste puis jihadiste dans le nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises. La crise s’est propagée au Burkina Faso et au Niger.

Lundi, 58 personnes ont été tuées dans l’ouest du Niger dans des attaques attribuées à des jihadistes contre des civils de retour du marché et contre un village, à une centaine de kilomètres du Mali, dans la même zone dite des trois frontières.

Cette région, théâtre d’actions sanglantes de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, a fait l’objet après janvier 2020 d’un important effort militaire de la force française Barkhane et de ses partenaires sahéliens, spécialement dirigé contre l’organisation Etat islamique au grand Sahara.

La France revendique d’avoir considérablement affaibli l’EIGS, tout en frappant aussi durement Al-Qaïda et ses affiliés, également actifs au Sahel.

Le secteur d’Ansongo, où a eu lieu l’embuscade de lundi au Mali, est considéré plutöt comme le champ d’action de l’Etat islamique.

Ailleurs au Mali, dans le centre, autre foyer des violences qui ensanglantent le Sahel, dix soldats maliens avaient été tués le 3 février dans l’attaque de leur poste à Boni. L’opération avait été attribuée par un organe de propagande d’Al-Qaïda au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda.

AFP