Privé de présidentielle, Hama Amadou n’avait pas donné de consigne de vote. C’est désormais chose faite. Mardi, le parti de l’opposant nigérien a appelé à voter pour l’ancien président Mahamane Ousmane le 27 décembre.

À quelques jours de la présidentielle nigérienne prévue le 27 décembre, cette décision changera-t-elle la donne ? Dans un communiqué rendu public le 22 décembre, le bureau politique du Moden Fa Lumana, parti de l’opposant Hama Amadou, annonce « son soutien au candidat du Renouveau démocratique et républicain RDE-Tchanji, Mahamane Ousmane » et appelle ses militants et sympathisants à « se mobiliser massivement pour voter en sa faveur ».

Hama Amadou a toujours qualifié cette condamnation de politique et l’invalidation de sa candidature a été un coup dur pour son parti, qui choisit donc de soutenir l’ancien président, Mahamane Ousmane.

Renversé par un coup d’État en janvier 1996, Mahamane Ousmane est l’un des opposants les plus expérimentésqui feront face àMohammed Bazoum, le dauphin du président sortant, Mahamadou Issoufou,qui portera les couleurs du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS). Le Moden Fa Lumana présente en revanche des candidats aux législatives, organisées le même jour que la présidentielle, et appelle ses militants à voter pour ses listes du parti.

Raz-de-marée du PNDS aux municipales

L’autre scrutin auquel les Nigériens étaient invités à prendre part était les municipales. Repoussées à plusieurs reprises depuis 2011, celles-ci ont eu lieu le 13 décembre. D’après les résultats provisoires publiés mardi par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), le Moden Fa Lumana a obtenu 268 sièges de conseillers municipaux sur les 4 246 sièges qui étaient en jeu.

Le PNDS, lui, arrive largement en tête avec 1 799 sièges. Il est suivi par le Mouvement national pour la société de développement (MNSD, 358 sièges), le parti du défunt Mamadou Tandja aujourd’hui dirigé par Seini Oumarou, et par le Mouvement patriotique pour la République (MPR) d’Albadé Abouba, qui a remporté 356 sièges.

Le 13 novembre,la Cour constitutionnelle avait invalidé la candidature de Hama Amadou.L’ex-Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale avait été condamné en 2017 à un an de prison dans une affaire de « supposition d’enfants « .S’il avait bénéficié, en mars dernier, d’une grâce présidentiellealors qu’il purgeait sa peine, il n’en restait pas moins, selon la Cour constitutionnelle, concerné par l’article 8 du code électoral qui stipule que toute personne condamnée à au moins un an de prison ne peut être autorisée à se présenter à une élection.