En Turquie, où des feux de forêt ravagent depuis plus d’une semaine le sud du pays, les flammes ont atteint ce mercredi soir une centrale thermique située à Milas, dans la province de Mugla. Alors que l’opposition, qui dirige les mairies des villes les plus touchées, dénonce la gestion des incendies par le gouvernement, les habitants craignent désormais qu’une catastrophe écologique s’ajoute à celle déjà en cours.
Un brasier dans la zone d’une centrale thermique : c’est exactement l’image contre laquelle le maire de Milas, Muhammet Tokat, mettait en garde depuis trois jours. C’est lui qui a finalement annoncé que les flammes avaient atteint l’installation aux alentours de 21h, poussées par des vents violents et changeants, malgré l’intervention de deux avions bombardiers d’eau et de plusieurs hélicoptères.
La préfecture de Mugla, dont dépendent Milas et sa centrale, a ordonné l’évacuation d’une dizaine de quartiers. Un navire de la marine turque a été mobilisé pour évacuer les habitants. Selon le maire de Mugla, Osman Gürün, la centrale a été vidée de ses substances explosives. Mais le feu menace les stocks de charbon situés à proximité de la centrale, faisant peser le risque d’une grave pollution de l’air.
Les mairies concernées, détenues par l’opposition, appelaient depuis plusieurs jours les autorités à l’aide et dénonçaient le manque de moyens pour combattre les flammes. Le président Recep Tayyip Erdogan leur a répondu lors d’une interview à la télévision, soutenant que ces mairies étaient responsables de la gestion des incendies dans les zones habitées.
Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer