A l’origine de cette affaire, on trouve la Lettre du Continent, une newsletter « spécialisée sur l’Afrique » bien connue des hommes d’affaires et des milieux politiques. Son édition du 05 septembre 2018 (LC N°783 sous le titre « Les circuits troubles des devises de la Banque centrale ») a été la principale source de la presse locale en Guinée. Nous avons pris contact avec un haut responsable de MSS qui a révélé qu’une plainte est déjà en cours à Paris contre la lettre d’information d’Antoine Glazer, coupable à leurs yeux de diffusion de fausses informations préjudiciables à leur entreprise. Il est vrai que l’article de la Lettre du Continent contient des erreurs plus que factuelles. Les plus grossières sont que d’une part les euros ont été confondus à des dollars USD (La Lettre parle de 21 millions USD soit environ 17 millions d’euros) et d’autre part il y a cette annonce de « fuite » des responsables du MSS au moment précis où une réunion s’est bien tenue à Conakry, dans le bureau d’un très haut responsable du gouvernement, en présence de l’actuel gouverneur de la banque centrale, de deux ministres en fonction et du DG MSS qui a venu en Guinée pour assister à la rencontre d’urgence. Ne parlons pas des preuves qu’il faudra réunir pour établir un lien indiscutable entre les fonds confiés par la BCRG et l’exploitation de la fameuse « mine d’or » décrite par la Lettre…
Dans le même registre, il semble que les informateurs de la Lettre du Continent n’aient pas été aussi bavards qu’ils devraient l’être. En effet, selon nos sources, ils ont omis de faire part à ses journalistes d’un épisode où un ex cadre de MSS, limogé par l’actuelle direction générale de la compagnie pour malversations financières, a fait une déposition signée où il reconnait des faits accablants. Le même ex cadre aurait bénéficié de l’intervention in extremis d’un des protagonistes de l’ombre dans cette affaire (devenu entretemps son « ami ») pour lui éviter une plainte de MSS. « Nous faisons plus de 6 milliards de dollars USD d’opérations par an depuis plus de 12 ans. Nos opérations d’expédition d’or n’ont absolument rien à voir avec les fonds convoyés au compte de la BCRG », a déclaré un haut responsable de MSS durant notre enquête. « Il y a des raffineries d’or à Dubaï qui achètent de l’or à Conakry (…) en Afrique de l’Ouest. Ce marché est animé par des acteurs britanniques et américains pour acheminer leur cargaison par fret. Nous convoyons l’or pour nos clients à partir de Conakry, Bamako, Niamey, jusqu’à Dubaï », a-t-il ajouté. Toujours d’après cette source, les fonds en euros qui ne figurent pas encore dans les comptes principaux de la banque centrale se trouvent avec la Banque correspondante qui facilite les opérations de MSS. « Quand on a commencé en 2014, nous avions un flot plus ou moins en dollars USD qu’en euros. Depuis plus ou moins 2 ans, la tendance s’est inversée et il y a plus d’euros que de dollars. C’est cela qui est à l’origine du problème », a-t-elle précisé. La compagnie MSS qui indique avoir subi un « préjudice énorme » en terme d’image, a réaffirmé avoir bien renouvelé son assurance annuelle qui lui permet de couvrir ses activités. Au finish, selon notre source, en raison de l’impact négatif des informations diffusées autour de cette affaire, MSS pourrait résilier son contrat après avoir ramené à la BCRG les fonds qui font tant jaser. Un autre problème en perspective… Retrouvez l’intégralité de l’article en cliquant ici…
Source mediaguinee.com