Depuis au début du mois d’Août, nous constatons la rareté de la pluie à Conakry et dans les 33 préfectures de la Guinée.  Plusieurs citoyens s’en plaignent sur cette question de la  rareté de la pluie à Conakry. En Guinée, on sait que chaque mois d’août était caractérisée de forte pluie mais, depuis quelques années maintenant, c’est le contraire qui se produit. La pluie ne fait rare pendant le mois d’août en Guinée. Ce changement climatique inquiète les citoyens à plus d’un titre aujourd’hui.

Face   à cette  situation,  notre reporter s’est intéressé ce dossier. Ce vendredi, il rencontré la Direction Nationale de la Météorologie sis dans la commune de Kaloum, pour avoir les causes de ce phénomène.

A l’entame de son explication, le Directeur Adjoint de la Météorologie de Guinée, Mr. Yaya Bangoura a éclairé l’idée selon laquelle, ce changement est dû au réchauffement climatique. « Ce phénomène que nous assistons aujourd’hui à Conakry s’appelle la variation du temps, qui est contraire au changement climatique qui s’effectue à une période bien longue. Or, ce n’est pas à cela que nous assistons à Conakry »

C’est ainsi, il a également précisé, « les prévisions saisonnières qui ont été faites par la direction nationale de la météorologie, ont donné que le sud de la Guinée allait avoir un déficit d’eau au cours du mois de juin, juillet et août et qu’un excédent serait observé vers la partie septentrional (nord ndlr) entre autre la haute guinée, et son nord, Koundara, Labé. Ce que les citoyens observent à Conakry n’est pas un cas général au niveau de la Guinée ou dans certaines zones du pays ».

Pourquoi donc peu de pluie et trop de soleil ?

Répond le directeur Général adjoint de la météo : « Si vous regardez la couverture nuageuse sur l’ensemble du territoire national par rapport à Conakry, vous trouverez qu’elle est plus élevée là. C’est quelque chose de purement ponctuel. Cette chaleur constatée est le taux d’humidité que vous avez à l’intérieur de l’air actuellement. Parce que, quand vous avez une forte humidité, vous avez une sensation d’avoir des températures plus élevées. Lorsque vous êtes dans une région aride où il n’y a pas assez d’humidités et que la température monte jusqu’à 40 degrés, vous n’avez pas la même sensation. Vous pensez vivre plus aisément. Mais lorsque le taux d’humidité monte dans l’atmosphère vous aurez besoin de respirer par la bouche, la peau(…), tous les éléments contribuent à échanger avec le milieu. Et lorsque le taux d’humidité est élevé dans l’atmosphère cela augmente une sensation de chaleur au niveau de l’organisme ».

Face à cette rareté de pluie pendant le  mois d’août, le spécialiste de la météorologie Yaya Bangoura explique : « Pour qu’il y ait pluie, il faut qu’il ait nuages. Et généralement, lorsqu’on enregistre de grosses pluies dans une localité, c’est des nuages qui ont un développement vertical, qui donnent de grandes pluies. Ils sont vraiment localisés ».

Par contre, ajoute le spécialiste,  « quand c’est d’autres nuages qui s’étalent, ils prennent beaucoup plus de temps et beaucoup plus d’espaces pour chuter ».

Avant de préciser ceci : «  un cumule a été constaté par endroits. Du 1er janvier au 10 août par exemple, Conakry a enregistré 1939 millimètres en un jour. Or, il devrait y avoir 2050 millimètres d’eau pour ce cumule. Kindia, quant à lui, a enregistré 993mm 6 quantités d’eau observée. Pourtant la normale dans cette ville est de 994.6. A Boké, il y a eu 1100 mm contre 996 mm d’eau observées. Mamou a observé 945 mm en 66 jours contre 906 en 4 jours. Si Faranah a observé 796 mm en 47 jours contre 818 mm en 72 jours, N’Nzérékoré lui a observé 1076 mm de janvier en août, contre 1027 qui est sa normale », a fait démontré  M.  Yaya Bangoura, qui dit qu’il a eu un véritable excédent dans ces zones.

Ibrahima Sory Camara