L’Italie a annoncé, vendredi, une hausse record de près de 1 000 morts du coronavirus en 24 heures, un bilan quotidien inédit pour un seul pays. Dans la presse transalpine, le président français Emmanuel Macron a assuré les Italiens de son soutien face à la pandémie.

L’Italie a enregistré, vendredi 27 mars, près d’un millier de nouveaux morts du coronavirus en 24 heures, un bilan record qu’aucun pays au monde n’avait atteint jusqu’à présent depuis le début de la pandémie

Le nombre total de décès s’élève désormais dans le pays à 9 134, en hausse de 969 par rapport à jeudi. La contagion continue toutefois de ralentir, avec une hausse de seulement 7,4 % du total des cas positifs (86 498). Le précédent record du nombre de morts sur une journée avait déjà été enregistré dans ce pays, le 21 mars avec 793 décès.

La Lombardie la plus touchée

La région la plus touchée reste la Lombardie avec plus de la moitié des décès dans le pays (5 402 morts), suivie par l’Emilie-Romagne (1 267).

Dans la matinée déjà, l’Institut supérieur de la santé (ISS) avait prévenu que le pic de la pandémie n’était toujours pas atteint dans la péninsule, mais qu’il pourrait l’être dans les prochains jours. Après l’Italie, c’est l’Espagne qui compte le plus de morts (plus de 4 850, dont 662 lors des dernières 24 heures), devant la Chine (3 292 morts).

« C’est une pandémie sans précédent, qui frappe les pays les plus forts au monde et qui adoptent progressivement les mesures que l’Italie a déployées depuis un certain temps », a déclaré Domenico Arcuri, le commissaire du gouvernement chargé de la crise coronavirus.

« La France est aux côtés de l’Italie », assure Emmanuel Macron 

C’est dans ce contexte que le président Emmanuel Macron a assuré les Italiens de son soutien et appelé, dans un entretien accordé à plusieurs médias transalpins, publié samedi, à ne pas se laisser « intoxiquer » par le récit de certains pays ayant largement communiqué sur leur aide aux autorités italiennes.

« La France est aux côtés de l’Italie » souligne le chef de l’État dans cette interview relayée par la Repubblica, le Corriere della Sera et la Stampa.

« On parle beaucoup de l’aide chinoise ou russe, mais pourquoi ne dit-on pas que la France et l’Allemagne ont livré 2 millions de masques et des dizaines de milliers de blouses en Italie ? », poursuit-il, rappelant également le lancement des marchés européens d’achats groupés de masques et de respirateurs.

« Cinquante tonnes de matériel » à la Chine

« C’est insuffisant, mais c’est un début et nous ne devons pas nous-mêmes nous intoxiquer au récit de nos partenaires et concurrents internationaux », ajoute-t-il. « Nous devons aussi rappeler qu’en sens inverse, les Européens sont venus en aide à la Chine au début de l’épidémie, quand elle était la plus touchée, en lui envoyant plus de 50 tonnes de matériel. »

« L’Europe doit être fière et se sentir forte, car elle l’est. Mais elle doit en effet aller beaucoup plus loin, c’est pour cela que je défends une solidarité budgétaire dans la gestion de cette crise et de ses conséquences », insiste Emmanuel Macron.

« Si nous ne sommes pas solidaires, l’Italie, l’Espagne ou d’autres pourront légitimement dire à leurs partenaires européens : où étiez-vous pendant que nous étions au front ? Je ne veux pas de cette Europe égoïste et divisée. »

La mise au point d’Emmanuel Macron survient quelques jours après l’envoi par la Chine, la Russie ou encore Cuba de renforts médicaux ou des masques en Italie, des annonces sur lesquelles les trois pays ont largement communiqué.

Ces aides ont alimenté les critiques sur l’incapacité de l’Union européenne à se coordonner rapidement et massivement face à la propagation du coronavirus sur le Vieux continent.

Avec AFP et Reuters