Le discours du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, lors de la session inaugurale du cadre de concertation, initié par les autorités de la transition, a permis de briser le mur de méfiance qui s’était installé entre certains acteurs sociopolitiques et la junte. Et c’est avec une maestria, doublée d’une sérénité indéfectible que Mory Condé, a réussi à rassurer au-delà du parterre d’invités présents à cette cérémonie inaugurale, une opinion de plus en plus médusée, sur la bonne foi du gouvernement, à jouer franc dans la gestion de la transition.

Le gouvernement de transition a profité du lancement des travaux de concertation inclusif, qui s’est déroulé ce vendredi, pour abattre ses cartes. Le maître d’œuvre de cette initiative dont le retentissement au sein du landerneau politique, dépasse finalement les attentes, n’est autre que Mory Condé, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Cet homme dont le droit-de-l’hommisme et le volontarisme à tous crins, en fait l’un des porteurs de l’équipe gouvernementale, ne cache pas sa préférence pour l’action, à la parole. Car comme le dit un proverbe : « Bien fait est mieux que bien dit ».

Comme pour dire que le Colonel Mamadi Doumbouya ne s’est pas trompé sur son choix, dans son casting. Prompt qu’il est à aplanir les divergences et à concilier les positions les plus inconciliables.
En déclinant en dix points, les thématiques qui feront l’objet de discussions lors de ces travaux, le ministre a réussi un saut qualitatif, qualifié de fantastique par maints observateurs.

Ainsi, du « recensement général de la population et de l’habitat, au recensement administratif à vocation d’état-civil, en passant par l’établissement du fichier électoral, jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle », les parties prenantes au processus savent dorénavant à quel saint se vouer.
De quoi rabattre le caquet à ses détracteurs les plus irréductibles qui, ces derniers temps, se sont illustrés dans des attaques à la limite de l’ad hominem. Des critiques qui lui glissent dessus comme sur le dos d’un canard.

Preuve que Mory Condé a bien du coffre, contrairement à ses contempteurs qui ne cessent de le clouer au pilori. Et pour une mauvaise raison. Quand on sait que le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a tout d’un homme de synthèse. Trouver mieux que lui pour arrondir les angles, pourrait simplement revenir à chercher une aiguille dans une botte de foin.

A moins qu’il ne soit simplement victime d’un délit de patronyme, dans un pays où le clientélisme politique et l’ethnostratégie ont fini par dévoyer les mœurs politiques. Par la faute d’une caste de politicards rompue dans la pêche en eaux troubles. Héritage « toxique » dont on aura du mal à se défaire, tant que les Guinéens ne parviendront pas à transcender leurs appartenances et leurs intérêts particuliers, pour l’intérêt général.

C’est à ce sursaut patriotique que nous convie le colonel Mamadi Doumbouya, si l’on veut sortir des sentiers battus.

Yarie CAMARA