A dix jours de la grève des enseignants, les élèves guinéens sont toujours à la maison. Parce que, non seulement il n’y a pas de cours dans les écoles mais aussi, le gouvernement ne fait rien pour trouver une solution face à cette crise. Pourtant,  il y a deux morts dans ce mouvement de grève, déclenché le 13 Novembre 2017 sur toute l’étendue du territoire national, par le Syndicat Libre des Enseignants et des Chercheurs de Guinée (SLECG). Le cerveau de ce mouvement syndical, Aboubacar Soumah, Secrétaire Général adjoint du SLECG a été joint ce vendredi, 24 Novembre 2017, par les animateurs de l’émission les ‘’Grandes Gueules’’ de la radio espace FM, pour échanger au tour de cette crise qui paralyse le système éducatif guinéen.

Au cours de son intervention, le syndicaliste Aboubacar Soumah a réagit: « Si les points énumérés ne sont pas satisfaits d’ici lundi prochain, le mot d’ordre de grève reste maintenu ». Parce que, selon lui, les enseignants souffrent énormément en Guinée. ‘’Ils perçoivent les salaires insuffisants, qui ne peuvent pas permettre aux enseignants  de couvrir le mois.  Donc, il faut que les élèves comprennent cela  que,  chaque année l’éducation ne fait que réclamer mais, en vain ! Donc, cette fois-ci, nous voulons changer cette donne’’, précise Aboubacar Soumah à l’entame de son intervention.

Quant à son éventuel arrestation, il dit qu’il circule librement à Conakry mais, lorsque les gendarmes avaient encerclé sa maison pendant toute une nuit, ce jour il dit qu’il a échappé à l’arrestation des gendarmes, qui a été orchestré par le ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation. « Ce jour, je me suis mis à l’abri. Pour une question de sécurité, mes amis m’ont dit de changer le lieu pour ne pas que, je sois dans la main  de ces gendarmes, qui ne respectent pas les procédures. Il n’y a aucun mandat d’arrêt contre ma personne », explique Aboubacar Soumah aux journalistes des grandes gueules et à l’opinion nationale et internationale. Avant rappeler que, depuis que l’avis de  grève a été déposé, jusqu’à ce jour ils ne sont pas été appelés par le département pour une quelconque négociation.

« Nous sommes à l’attente ; nous sommes soucieux de ce qui se passe sur terrain,  ces dégâts commis ça et là, les morts, les viols mais, c’est la responsabilité des autorités administratives, qui sont restés indifférentes face à l’avis de grève que nous avons  déposé  et qui ont affiché leur incompétence notoire, de fait que jusqu’à présent  ils n’ont pas gérer la situation. Alors que, nous nous sommes disponibles à une éventuelle négociation. C’est pourquoi, nous avons respecté la procédure requis pour déclencher  ce  mouvement de grève. Nous avons déposé  au niveau des cinq départements censés à dialoguer avec nous à savoir, les trois départements de l’Education, au ministère de la Fonction Publique, le ministère du Travail et à l’Inspection Générale du travail. Donc,  c’est la procédure normale pour enclencher une grève. Je ne vois pas, en quoi notre grève est illégale, sauvage… ?», s’interroge Aboubacar Soumah, Secrétaire Général adjoint du SLECG.

Parlant de la levée de sa suspension au sein de l’USTG afin que le SLECG puisse  engager les négociations avec l’Etat, Aboubacar Soumah dit qu’il n’est pas préoccupé par cette suspension. « Cette suspension ne me dérange guerre. Puisque, la suspension entre syndicats, c’est nulle et non effet. Les responsables sont élus par leurs structures de base. Les secrétaires généraux qui ont pris cette sanction contre nous, aujourd’hui sont décriés  par la base… », a indiqué Aboubacar Soumah, qui rappelle en même temps que ce n’est pas à cause de la suspension que l’Etat n’a pas appelé le SLECG pour négocier. « De nos jours, ni le Premier ministre, ni les ministres qui étaient là ne pouvaient prendre une décision financière. Parce que, le Chef de l’Etat n’était pas là. Par le passé, toutes les négociations qui ont eu lieu, dès qu’il y a de blocage au niveau de la négociation concernant la question financière, on nous demande de suspendre la négociation et de se référé au Chef de l’Etat. C’est toujours le Chef de l’Etat qui donne son dernier mot », précise Aboubacar Soumah, au terme de son intervention.

Younoussa Bangoura, pour flammeguinee.com

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