’Pour une Guinée Sans Torture ‘’. C’est sur ce thème que  la Journée Internationale des Nations Unies pour le Soutien aux Victimes de la Torture , a été célébré ce mardi 26 Juin 2018 à Conakry, en présence  du représentant des Droits de l’Homme en Guinée, Dr Louis Marie Bouaka, du représentant de l’INIDH Alia Diaby, des acteurs impliqués à la défense des Droits de l’Homme, à savoir des magistrats, des officiers de l’armée (de la gendarmerie et de la police), des représentants de la société civile mais aussi, des ONG évoluant pour la défense des Droits de l’Homme. Il faut rappeler que,  163 Etats ont ratifiés la convention de lutte contre la torture. Aujourd’hui, c’est l’instrument le plus complet en Droit International ; interdisant la torture dans toute circonstance. Des principes contenus dans ce traité,  sont aussi pertinents. La torture étant un crime, elle ne peut jamais être autorisée même pendant la guerre. Et, les Etats membres de lutte contre la torture ont l’obligation de prévenir des actes de tortures dans n’importe quel territoire relevant de leur juridiction.

En Guinée, il faut rappeler que, la lutte contre cette pratique de la torture infligée aux citoyens commence  à devenir une réalité en Guinée. C’est le cas d’Ibrahima Djogo Sow, qui a été torturé par la brigade de Kakimbo en 2016. Mais, heureusement, les bourreaux de la victime ont été jugé et condamné  en janvier 2018 à la peine de 15 ans de réclusion criminel, pour association de malfaiteur. Selon Mme Diallo Hasmaou, Présidente de l’Association des Victimes Parents  et Amis (AVIPA) du 28 septembre, la victime croupie actuellement à la maison centrale de Conakry.

Au nom de l’AVIPA et par la voix de Mme Diallo Hasmaou, les organisations de défense de Droits de l’Homme saluent cet engagement des autorités guinéennes à lutter contre des crimes de tortures mais, elles déplorent également la lenteur que connaisse le traitement des dossiers devant la justice guinéenne. C’est pourquoi, Mme Diallo invite le gouvernement guinéen  à accélérer le traitement des dossiers portant des cas de tortures devant la justice, notamment des jeunes torturés par la garde du président de la Transition en 2010, le dossier de Diogo Sow ainsi que le dossier de massacre du 28 septembre 2009 où plusieurs personnes ont été victimes de la torture, faire ouvrir d’urgence une enquête chaque fois qu’il y a une allégation ou une plainte portant des actes de tortures ; rendre disponible et accessible les nouveaux codes pénales à travers leur vulgarisation ; faire infligé aux présumés auteurs d’actes de torture des peines telles que prévues par la loi, en particulier le nouveau code guinéen afin que des victimes obtiennent une réparation ;  faire appliquer les conventions des Droits de l’Homme…

Avant de donner le constat international sur la torture, le représentant du HCDH en Guinée Dr Louis Marie Bouaka a rappelé que,  la Journée Internationale pour le Soutien aux Victimes de la Torture, a été fixé le 26 juin de chaque année par l’assemblée générale des Nations Unies en 1997.  Depuis, selon Dr Louis Marie Bouaka, cette date commémore l’entrée en vigueur  de la lutte contre la torture, au traitement cruel, inhumain  et dégradant.

« Cette convention a été adoptée par les Nations Unies le 10 décembre 1984. Les états membres se sont engagés à prendre des mesures,  pour empêcher la torture  et l’érigé en infraction puni par la loi. La République de Guinée a ratifiée cette convention  le 10 octobre 1989. 25 ans après, la Guinée a été  examinée en janvier 2014 par le comité des Nations Unies à Genève. Au cours de cet examen, le Guinée avait fait le bilan de ses activités  et recommandations pertinentes avaient été adressées dont l’incrimination  de la torture. Le 26 octobre 2016,  un nouveau code pénal de Guinée a été promulgué. Celui-ci dans ces articles 232 à 238, définies, répriment les traitements cruels, inhumains et dégradants. Depuis lors, le nouveau code pénal  est en cours de vulgarisation  auprès des responsables d’application  de la loi à savoir,  des forces de défense, de la sécurité  ainsi qu’auprès de la société civile. Il y a lieu de reconnaitre des efforts  de la Guinée dans la lutte contre la torture  bien qu’il y a encore quelques préoccupations et qu’il me soit permis à cette occasion,   de remercier toutes les autorités civiles, territoriales , militaires , des forces de sécurité pour la collaboration  et de partenariat qui existe entre le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme  et leur département. Car, depuis l’ouverture du bureau du HCDH en Guinée, nous avons bénéficié de l’appui de toutes ces autorités, qui nous ont donné et continue à nous donner accès sans condition  dans tous les lieux de détensions  et même dans les lieux où des interrogatoires  sont tenus. Cela, pour la prévention  contre la torture. La pièce de théâtre que vous avez vu ici illustre bien des comportements du passé. La réforme du secteur de  sécurité et la réforme de la justice sont en train de porter leur fruit et nous devons tous capitaliser ces efforts afin que, la Guinée soit un pays  de paix. Ceux qui commettent des actes de tortures seront poursuivis. De plus des victimes de la torture doivent aussi à la réhabilitation  et à la réparation. Au cours de ces 70ème anniversaire, la torture a été criminalisée  dans un très nombre de législation  nationale…», indique Dr Louis Marie Kouaka, représentant du HCDH en Guinée.

En commémorant la Journée Internationale des Nations Unies pour le Soutien aux Victimes de la Torture, le Président de l’Institut Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (INIDH) , Alia Diaby rappelle que cela renforce le sentiment que l’état de droit se construit aussi par le dialogue, le partage d’expérience et  de débats. Car, dit-il,  s’il est vrai qu’en Guinée qu’on parle beaucoup, c’est aussi vrai qu’on ne se parle pas assez. « Bien que la lutte en faveur de l’interdiction de la torture ; plus jamais que la torture soit en Guinée,  est en train de produire ses effets. Nous saluons le travail  souterrain  mais,  réelle formation, de sensibilisation  effectuée par le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme  depuis plusieurs années. Et, aujourd’hui on le sens  dans le comportement de nos  de nos forces de défense et de la sécurité, de nos citoyens tout court, que les frontières  de la torture sont en train d’être repoussé à grand pas en Guinée. Comme c’est la Journée Internationale pour le Soutien aux Victimes de la Torture, c’est dire que l’INIDH soutient  les victimes de la torture  et l’institution s’associe à tous ceux qui se battent pour mettre fin à la torture dans notre pays, afin que la Guinée soit une société  démocratique. Et, nous sommes là pour attester ce soutien », explique Alia Diaby, Président de l’INIDH, dans son discours lors de la célébration de la Journée Internationale pour le Soutien aux Victimes de la Torture.

Par ailleurs, il précise ceci : « L’INIDH est spécialement compétente pour prévenir la torture  et tout autre peine  de traitement cruel, inhumain et dégradant. La torture est interdite. C’est un droit indérrogeable. Les traitements cruels, inhumains et dégradants mais la Guinée, traine aux textes de violences. La torture a souvent été utilisé lors de l’arrestation, l’interrogatoire, le traitement de détenus (prisonniers). Notre code pénal incrimine la torture. C’est pourquoi, la convention oblige les Etats membres à pénaliser cette pratique mais aussi, à juger des personnes accusées trouvant sur leur territoire et surtout, surveiller les méthodes pratiques concernant la garde à vue, à l’interrogatoire  et à la détention sur leur territoire…. »

Avec BANGOURA Younoussa, pour flammeguinee.com

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